Tandis que les bombardements se poursuivent sans relâche dans l’enclave palestinienne, surtout dans le nord de Gaza, la menace de mourir de faim, de maladie ou de bombardement est réelle après 13 mois de violence incessante, a indiqué le Chef du Bureau des droits de l’homme pour les Territoires palestiniens occupés.

« C’est une lutte quotidienne pour la survie. J’ai vu des dizaines de femmes et d’enfants faire les poubelles dans de grandes décharges », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Ajith Sunghay, qui est rentré jeudi d’une visite à Gaza. « Chaque fois que je me rends à Gaza, le niveau de destruction ne cesse de s’aggraver. Cette fois-ci, j’ai été particulièrement alarmé par la prévalence de la faim ».

Sur place, il a constaté que les marchés locaux sont désormais inexistants. Les agences humanitaires de l’ONU n’ont pas pu acheminer d’aide humanitaire dans la partie nord de Gaza, où quelque 70.000 personnes seraient encore présentes, en raison des obstacles répétés ou des refus opposés par les autorités israéliennes aux convois humanitaires.

Des familles continuent de trouver refuge dans les écoles de l’UNRWA à Gaza.

Des gens tués alors qu’ils essaient simplement d’acheter du pain

Acquérir des produits de première nécessité est devenu une lutte quotidienne et effroyable pour la survie. « Il est évident qu’une aide humanitaire massive doit être acheminée, ce qui n’est pas le cas. Il est essentiel que les autorités israéliennes fassent en sorte que cela se produise », a détaillé M. Sunghay.

Dans ce climat de manque et de pénuries, « l’effondrement de l’ordre public et de la sécurité exacerbe la situation avec des pillages endémiques et des combats pour des ressources limitées. Alors que les prix des maigres produits disponibles ont grimpé en flèche, des personnes ont été tuées par des hommes armés inconnus alors qu’elles tentaient d’acheter de simples produits de subsistance tels que du pain ».

« Il ne s’agit pas d’incidents isolés. L’anarchie à Gaza que nous avions annoncée il y a plusieurs mois est là, tout à fait prévisible. Et comme pour toutes les morts et les destructions que j’ai vues lors de mes précédents voyages à Gaza, elles auraient pu être évitées », a affirmé M. Sunghay.

À Gaza, les premières pluies de la saison hivernale sont arrivées, menaçant un demi-million de personnes en danger dans les zones inondables.

Environ 80 pêcheurs ont été tués par l’armée israélienne

Avec l’arrivée de l’hiver et de la pluie, le besoin d’abris adéquats et de vêtements d’hiver se fait de plus en plus pressant. Or les conditions de vie dans la ville de Gaza sont épouvantables. Des milliers de personnes récemment déplacées, principalement originaires de Jabaliya, Beit Lahiya et Beit Hanoun, sont abritées dans des bâtiments partiellement détruits ou des camps de fortune, dans des conditions inhumaines, avec de graves pénuries de nourriture et des conditions sanitaires déplorables.

« Les femmes que j’ai rencontrées avaient toutes perdu des membres de leur famille, étaient séparées de leur famille, avaient des proches enterrés sous les décombres, ou étaient elles-mêmes blessées ou malades. S’effondrant devant moi, elles ont désespérément plaidé en faveur d’un cessez-le-feu », a dit M. Sunghay.

Aucune localité et aucun secteur d’activités ne sont pas épargnées, même les 4.000 pêcheurs et 14.000 autres personnes dépendant de l’industrie de la pêche.

Depuis le début de la guerre, les chalutiers, les filets et d’autres équipements ont été détruits et environ 80 pêcheurs ont été tués par l’armée israélienne. Malgré cela, par pur désespoir, certains d’entre eux s’aventurent en mer au risque de se faire tirer dessus par la marine israélienne, a souligné le haut responsable onusien.

Le peuple palestinien est en « colère, frustré et déçu »

Plus largement, le peuple palestinien est en « colère, frustré, déçu et souffre à une échelle qui doit être vue pour être vraiment comprise ». « Plusieurs jeunes hommes et femmes m’ont fait part de leur désespoir et de leur désir de quitter la bande de Gaza, où ils sont privés de toute sécurité et de tout espoir. Avec la destruction du système éducatif, du système de gouvernance, des lieux de culte, de leurs réseaux de soutien locaux, ils ne voient pas d’avenir ici », a déclaré Ajith Sunghay.

Ces luttes quotidiennes pour la survie touchent les habitants alors que les bombardements se poursuivent sans relâche dans la bande de Gaza. Les zones situées autour de la ville de Gaza ont subi des bombardements incessants et intensifs de la part de l’armée israélienne.

Alors qu’ils se déplacent, les tirs d’obus et les bombardements se poursuivent. « Toutes les personnes que j’ai rencontrées ont demandé que cela cesse. De mettre un terme à cette situation. Cela suffit. S’il vous plaît. Assez », a fait valoir le Chef du Bureau des droits de l’homme pour les Territoires palestiniens occupés.

Pour sa part, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a confirmé que depuis octobre 2023, la bande de Gaza est le théâtre « de bombardements les plus intenses de civils depuis la Seconde Guerre mondiale ».

Dans une déclaration publiée sur X, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, l’UNRWA note que le sort des  réfugiés palestiniens reste la plus longue crise de réfugiés non résolue dans le monde.

Pour un respect intégral du cessez-le-feu au Liban

Des personnes déplacées par la guerre au Liban retournent chez elles.

S’agissant de la situation au Liban, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) exhorte toutes les parties à respecter intégralement l’accord de cessez-le-feu dans l’intérêt de tous les civils, et à résoudre toute divergence de mise en œuvre dans le cadre de l’accord et de la législation applicable.

Pour les services du Haut-Commissaire Volker Türk, le cessez-le-feu au Liban est un immense soulagement pour les millions de personnes qui ont enduré tant de souffrances au cours des 13 derniers mois.

A présent, l’accent doit être mis sur la fourniture de toute l’aide nécessaire à ceux qui en ont besoin. D’autant que nombreux sont ceux qui n’auront pas de maison vivable où retourner. Des hôpitaux, des écoles, des lieux de culte et d’autres infrastructures vitales ont été détruits ou endommagés.

Des deux côtés de la frontière israélo-libanaise, les très nombreuses personnes contraintes de fuir leur domicile en raison du conflit doivent pouvoir rentrer chez elles en sachant qu’elles seront en sécurité et qu’elles pourront reprendre le cours de leur vie.

Enquêter sur les violations du droit humanitaire

Par ailleurs, l’obligation de rendre des comptes est également essentielle. Les violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme doivent faire l’objet d’enquêtes indépendantes et approfondies.

Pour l’ONU, l’État de droit et l’obligation de rendre compte des violations des droits de l’homme sont essentiels pour prévenir les violations et la reprise des conflits, ainsi que pour instaurer et maintenir la paix et un développement inclusif.

« Le Haut-Commissaire exhorte tous les acteurs politiques du Liban à mettre de côté leurs différences et à agir solidairement pour le bien-être de la population profondément traumatisée », a affirmé le porte-parole du HCDH, Jeremy Laurence, relevant que « la communauté internationale, aujourd’hui plus que jamais, doit également apporter son soutien » au Liban.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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