Les dépouilles de huit médecins du Croissant-Rouge palestinien, six membres de l’unité d’urgence de la défense civile de Gaza et un employé de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestinients (UNRWA) ont en effet été retrouvées, dimanche, dans une fosse commune, une semaine après leur disparition près de la ville de Rafah, dans le sud de l’enclave.
Dans un communiqué de presse, le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, a condamné l’attaque israélienne contre les véhicules des 15 secouristes, pourtant « clairement identifiés » comme tels.
« Cela soulève d’importantes questions quant à la conduite de l’armée israélienne pendant et après l’incident », a-t-il dit.
Meurtres répétés d’agents humanitaires
M. Türk a rappelé que le personnel médical, les travailleurs humanitaires et les secouristes d’urgence doivent être protégés par toutes les parties belligérantes, comme l’exige le droit international humanitaire.
En tant que puissance occupante, Israël a selon lui la responsabilité de protéger les civils et de faciliter leur accès aux services vitaux de base, notamment aux soins de santé.
Or, c’est loin d’être la première fois que M. Türk exprime ses inquiétudes concernant le traitement de personnels médicaux et de secouristes à Gaza, où des centaines d’entre eux ont été tués au cours des 18 derniers mois.
« Une enquête indépendante, rapide et approfondie doit être menée sur cet incident », a-t-il dit.
Une femme bénéficie de services de santé fournis par l’UNRWA à Gaza.
À court de mots…
« Ces personnes ont été abattues », a déploré de son côté Jens Laerke, porte-parole du bureau des affaires humanitaires des Nations Unies, dit l’OCHA.
« Normalement, nous ne sommes pas à court de mots – nous sommes des porte-paroles – mais il est parfois difficile de les trouver. C’est le cas aujourd’hui », a-t-il reconnu, lors d’un point de presse à Genève.
M. Laerke réagissait notamment à la diffusion en ligne d’une série de vidéos filmées par une équipe de secours de l’OCHA près du camp de réfugiés de Tel al-Sultan, à proximité de Rafah, montrant un véhicule de l’ONU, des ambulances et un camion de pompiers emboutis et ensablés par l’armée israélienne.
« Nous cherchons maintenant les corps », explique dans l’une d’entre elles le chef du bureau des affaires humanitaires de l’ONU dans les territoires palestiniens occupés, Jonathan Whittall. « Nous les déterrons en uniforme, avec leurs gants. Ils étaient là pour sauver des vies ».
Mission de sauvetage à Rafah
Les travailleurs humanitaires dont les corps ont été déterrés avaient été dépêchés dans la région de Rafah, le 23 mars, pour porter secours à des personnes blessées.
Selon un message posté sur le réseau social X par M. Whittall, le jour de l’attaque, cinq ambulances, un camion de pompiers et un véhicule de l’ONU sont arrivés dans la zone après un assaut initial des forces israéliennes, avant d’essuyer une volée de tirs de Tsahal.
« Un survivant a déclaré que les forces israéliennes avaient tué les deux membres de l’équipage de son ambulance », a précisé M. Whittall. « Pendant plusieurs jours, l’OCHA a coordonné l’accès au site, mais notre accès n’a été autorisé que cinq jours plus tard ».
Dans l’intervalle, le contact avec les sauveteurs avait été perdu jusqu’à la découverte, dimanche, de la fosse commune.
Un secouriste toujours porté disparu
Selon l’OCHA, après le meurtre d’une première équipe d’urgence par les forces israéliennes, les autres équipes auraient été touchées les unes après les autres pendant plusieurs heures, alors qu’elles recherchaient leurs collègues disparus.
L’un des employés du Croissant-Rouge palestinien est toujours porté disparu, selon la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), qui a réitéré lundi ses appels à l’armée israélienne pour obtenir des informations.
Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière contre les travailleurs du FICR depuis 2017. Elle a eu lieu après l’effondrement, le 18 mars, du cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, qui avait duré pendant un mois et demi.
Dans son communiqué, Volker Türk a également appelé à élucider rapidement le sort du dernier porté disparu.
408 travailleurs humanitaires tués
Selon l’UNRWA, 408 travailleurs humanitaires, dont plus de 280 membres de son personnel, ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023.
Selon la presse, les forces israéliennes ont quant à elles déclaré que les secouristes avaient été pris pour cible après que leurs véhicules « ont avancé de manière suspecte ».
L’une des vidéos diffusées par l’OCHA, prise depuis un véhicule de l’ONU proche du lieu de l’incident, le 23 mars, montre deux personnes en train de marcher se mettre à courir pour échapper à des tirs de snipers.
Malgré les réponses exigées, lundi, par le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, aucune information n’a encore été fournie par Israël.
« Nous continuons de dialoguer quotidiennement avec les autorités israéliennes sur ce sujet et sur d’autres questions brûlantes, notamment la nécessité impérieuse de rouvrir les points de passage pour l’approvisionnement », a précisé Jens Laerke, à Genève. « Même si c’est un coup dur pour nous à tous les niveaux, la crise elle-même ne fait que s’aggraver de jour en jour. »
Des enfants dans les décombres d’une maison à Gaza, après la reprise des frappes aériennes, en mars.
Alertes de crimes d’atrocité
L’OCHA a en effet estimé, vendredi dernier, que les actes de guerre à Gaza au cours des deux dernières semaines « s’apparentent à des crimes d’atrocité », alors que des centaines d’enfants et d’autres civils ont trouvé la mort dans des frappes aériennes israéliennes sur des zones densément peuplées.
« Les hôpitaux sont à nouveau des champs de bataille. Les patients sont tués dans leur lit. Les ambulances sont la cible de tirs et les premiers intervenants sont tués », avait déclaré M. Laerke à cette occasion.
Mardi, à Genève, James Elder, porte-parole de l’UNICEF, a également condamné les « violations sans précédent » du droit international humanitaire à Gaza en lien avec la reprise des bombardements et des opérations terrestres israéliennes dans l’enclave.
Depuis la rupture du cessez-le-feu, « 100 enfants sont tués et mutilés chaque jour », a-t-il indiqué aux journalistes.
Quatre semaines après la fermeture des frontières de Gaza par les autorités israéliennes, M. Elder a appelé ces dernières à de nouveau permettre les livraisons d’aide.
De son côté, Tommaso Della Longa, de la FICR, a indiqué que les hôpitaux étaient « littéralement débordés » et à court de médicaments et de matériel médical.
M. Della Longa a averti que le manque de carburant ou les dégâts avaient mis « plus de la moitié » des équipes d’ambulanciers du Croissant-Rouge palestinien hors d’usage.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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