Au moins 18 personnes ont été tuées et de nombreuses autres pourraient être coincées sous les décombres de l’immeuble de trois étages, selon le bureau des droits de l’homme des Nations Unies (HCDH).

Ces meurtres « marquent une nouvelle escalade de la violence », a déclaré vendredi le porte-parole du Secrétaire général Stéphane Dujarric aux journalistes lors du point de presse régulier au siège de l’ONU à New York.

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a également appelé au strict respect du droit international. « Les civils et les infrastructures civiles doivent être protégés à tout moment », a déclaré M. Dujarric. 

Il a également pris note de l’appel du chef de l’ONU « à se rassembler de toute urgence pour faire face au cycle croissant de la violence et œuvrer pour mettre fin à l’occupation et revenir sur la voie de la solution à deux États, qui reste la seule solution juste et équitable au conflit israélo-palestinien ». « L’effusion de sang à laquelle nous assistons doit cesser ».

Des équipes de l’ONU et des organisations non gouvernementales (ONG) coordonnent une visite dans la zone pour évaluer les dégâts et les besoins humanitaires.

Recours systématique à la force meurtrière

Le bureau des droits de l’homme des Nations Unies (HCDH) a également dénoncé l’attaque, la décrivant comme « un nouvel exemple clair » du recours des forces de sécurité israéliennes à la force meurtrière en Cisjordanie, « qui est souvent inutile, disproportionnée et donc illégale ».

« Raser un bâtiment entier rempli de personnes par des bombardements aériens témoigne d’un mépris flagrant des obligations d’Israël », a déclaré le HCDH dans un communiqué publié vendredi.

Il a appelé Israël à mener une enquête approfondie, rapide, indépendante et transparente sur l’incident et à demander des comptes aux auteurs des violations.

Aucun affrontement ni confrontation n’a eu lieu sur le site et, selon les informations recueillies par le HCDH, la plupart des personnes tuées n’étaient pas armées ou recherchées par les forces de sécurité israéliennes. La majorité d’entre elles ont été tuées chez elles ou simplement en passant dans la rue.

Les forces israéliennes ont affirmé avoir tué un dirigeant local du Hamas, qui aurait prévu de lancer des attaques contre des colonies israéliennes, ainsi que d’autres terroristes présumés.

Une tendance très préoccupante

Le HCDH a en outre noté que cette frappe s’inscrivait dans « une tendance très préoccupante » d’utilisation illégale de la force par les forces israéliennes au cours d’opérations de type militaire en Cisjordanie qui ont causé des dommages considérables aux Palestiniens, ainsi que des dégâts importants aux bâtiments et aux infrastructures.

Depuis le 7 octobre 2023 – date à laquelle le Hamas et d’autres groupes armés palestiniens ont attaqué des communautés dans le sud d’Israël – les forces israéliennes ont tué 697 Palestiniens en Cisjordanie, dont 161 enfants et 12 femmes, selon le HCDH. Parmi eux, 186 décès étaient dus à des frappes aériennes.

Rien qu’à Tulkarem, 174 Palestiniens ont été tués, dont 88 par des frappes aériennes.

« De tels incidents ne peuvent pas devenir une méthode acceptable de maintien de l’ordre », a estimé le HCDH.

Attaques contre des écoles à Gaza

Pendant ce temps, à Gaza, l’Agence des Nations Unies pour l’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) a déclaré vendredi que trois de ses écoles avaient été touchées au cours des derniers jours, tuant 21 personnes. Ces écoles abritaient environ 20.000 personnes.

L’agence a ajouté que depuis le début de la guerre, plus de 140 de ses écoles ont été attaquées, soulignant que les écoles ne sont pas une cible et ne peuvent être utilisées à des fins militaires par quiconque.

Selon les estimations du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), au moins 87 % des bâtiments scolaires de Gaza ont été directement touchés ou endommagés depuis octobre dernier, dont un tiers des écoles de l’UNRWA.

Les humanitaires doivent être autorisés à sauver des vies

Le Bureau de coordination de l’aide des Nations Unies, OCHA, a déclaré mercredi avoir visité le site d’une attaque la nuit précédente dans la région de Maan, à l’est de Khan Younis, a déclaré le porte-parole du Secrétaire général aux journalistes.

« Nos collègues nous ont rapporté que les ambulances qui tentaient d’évacuer les blessés n’ont pas pu les atteindre en raison de l’incursion en cours », a-t-il dit. « Quelques heures plus tard, lorsque les secouristes ont finalement pu accéder à la zone, leur bulldozer est tombé en panne d’essence alors qu’il récupérait les corps sous les décombres ».

Il a réitéré que les équipes d’urgence à Gaza doivent disposer de l’équipement, du carburant et, surtout, de l’accès sûr et sans entrave dont elles ont besoin pour sauver des vies.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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