Lors d’un exposé devant les membres du Conseil de sécurité, Geir Pedersen a souligné les engagements pris par le Président par intérim Ahmad Al-Sharaa, mais a noté que les Syriens de tout le pays attendent des actions concrètes.
« Tous les Syriens que j’ai rencontrés… m’ont souligné à quel point ils souhaitent des nominations institutionnelles. Le gouvernement de transition, l’organe législatif provisoire, le processus de dialogue national et les comités préparatoires doivent être crédibles et inclusifs », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que les femmes syriennes, en particulier, recherchent davantage qu’une simple protection.
« Elles veulent une participation significative à la prise de décision ou des nominations à des postes clés, en fonction de leurs qualifications, [et] participer aux institutions de transition, afin que leurs points de vue soient pris en compte, y compris sur les questions liées au statut et aux droits des femmes syriennes ».
Vue d’ensemble de la réunion du Conseil de sécurité sur la situation en Syrie. À l’écran, Geir Pedersen, Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Syrie.
Risques sécuritaires et économiques
La situation sécuritaire fragile continue de menacer les progrès politiques, a averti M. Pedersen, citant les hostilités en cours dans le nord-est, notamment les affrontements quotidiens, les échanges d’artillerie et les frappes aériennes qui ont des répercussions sur les civils et les infrastructures.
Une récente vague d’attentats à la voiture piégée dans des zones résidentielles a fait de nombreuses victimes.
Tout en saluant le dialogue initial entre les autorités intérimaires et les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes dans le nord-est, il a exhorté les États-Unis, la Turquie et les acteurs régionaux et nationaux à travailler ensemble sur de « véritables compromis » qui permettent la paix et la stabilité.
« Il est crucial que toutes les portes restent ouvertes pour assurer l’inclusion de toutes les parties de la Syrie et de toutes les circonscriptions clés dans la transition politique », a-t-il ajouté.
Les inquiétudes grandissent également quant à la stabilité économique dans un contexte de sanctions, de pauvreté généralisée et de coupes soudaines des donateurs dans l’aide humanitaire.
M. Pedersen a exhorté les États imposant des sanctions à envisager d’assouplir les restrictions dans des secteurs critiques tels que l’énergie et la finance, notant que de nombreux Syriens mesureront les progrès non seulement à l’aune des réformes politiques mais aussi du prix de la nourriture, de l’accès à l’électricité et des opportunités d’emploi.
Aggravation de la crise humanitaire
Alors que les pourparlers politiques se poursuivent, la situation humanitaire en Syrie reste désastreuse, avec plus de 70 % de la population ayant besoin d’aide.
Joyce Msuya, Sous-Secrétaire générale de l’ONU à la coordination de l’aide humanitaire, a souligné que les humanitaires intensifient leurs efforts pour fournir de l’aide malgré les difficultés.
De nouveaux combats, en particulier dans le nord, ont déplacé plus de 25.000 personnes de Manbij près de la zone frontalière turque agitée et les attaques continuent d’entraver les efforts de réparation du barrage de Tishreen, une source vitale d’eau et d’électricité pour des centaines de milliers de personnes. En outre, les engins explosifs continuent de constituer une menace pour les civils et d’entraver les efforts humanitaires.
« Toutes les parties doivent veiller en permanence à épargner les civils et les infrastructures civiles au cours des actions militaires », a souligné Mme Msuya.
Joyce Msuya, Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires et Coordonnatrice adjointe des secours d’urgence, informe le Conseil de sécurité de la situation en Syrie.
Acheminement de l’aide
Malgré d’immenses difficultés logistiques, l’ONU a intensifié ses livraisons d’aide, ayant fourni une aide alimentaire à plus de 3,3 millions de personnes depuis fin novembre, à la suite de gains rapides réalisés par les forces d’opposition dans les zones contrôlées par le régime Assad.
Les opérations transfrontalières depuis la Turquie restent une planche de salut, avec 94 camions transportant de la nourriture, des fournitures médicales et d’autres aides essentielles arrivés en Syrie le mois dernier, soit plus du triple de la quantité livrée au cours de la même période l’année dernière.
Cependant, le manque de financement reste une contrainte majeure.
Mme Msuya a noté que des dizaines d’établissements de santé risquaient de fermer, tandis que les services d’eau et d’assainissement avaient déjà été suspendus dans les camps de déplacés, affectant plus de 635.000 personnes.
En outre, la récente suspension du financement américain des programmes d’aide – qui représentait plus d’un quart du budget de la réponse humanitaire en 2024 – a ajouté à l’incertitude.
« Les retards ou la suspension du financement affecteront l’accès des personnes vulnérables aux services essentiels », a averti Mme Msuya.
Les réfugiés envisagent de rentrer chez eux
De plus en plus de réfugiés syriens envisagent de rentrer chez eux, a déclaré la cheffe adjointe de l’humanitaire.
Depuis décembre, environ 270.000 Syriens sont rentrés des pays voisins. Une récente enquête de l’ONU a révélé que plus d’un quart des réfugiés avaient l’intention de rentrer au cours de l’année prochaine – une augmentation notable par rapport aux années précédentes.
Mme Msuya a souligné que des retours durables, sûrs et dignes nécessitent des investissements majeurs dans les moyens de subsistance, les services de santé, l’éducation et les infrastructures.
« Le moment est venu d’investir dans l’avenir de la Syrie », a-t-elle dit, soulignant la nécessité d’assurer la protection des civils, de faciliter l’acheminement de l’aide et une transition pacifique.
« Parallèlement au soutien vital le plus essentiel, nous devons maintenir et rétablir les services de santé, d’eau et autres services essentiels qui peuvent permettre aux gens de reconstruire leur vie et leurs moyens de subsistance ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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