« Il y a encore beaucoup de confusion, en particulier dans les communautés, sur la manière dont la dérogation sera mise en œuvre. Et nous constatons de nombreuses perturbations dans la fourniture des services de traitement, en particulier au niveau communautaire », a déclaré lors d’un point de régulier de l’ONU à Genève, Christine Stegling, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA.
Selon l’agence onusienne basée à Genève, plusieurs services restent actuellement affectés, notamment la distribution communautaire de médicaments, les services de transport ou le paiement des agents de santé communautaires.
Anxiété
L’anxiété gagne les milieux humanitaires et communautaires. « En tant qu’ONUSIDA, nous estimons que si le PEPFAR – Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida – n’était pas réautorisé entre 2025 et 2029 et que d’autres ressources n’étaient pas trouvées pour la riposte au VIH, le nombre de décès dus au sida augmenterait de 400 % », a mis en garde Mme Stegling, précisant que cela représente « 6,3 millions de décès liés au sida qui se produiront à l’avenir ».
Le Président américain Donald Trump a suspendu des centaines de millions de dollars de dons d’aide étrangère pendant 90 jours, dès son entrée en fonction le 20 janvier.
Quelques jours plus tard, le Département d’État américain a accordé une dérogation au Plan présidentiel d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (Pepfar), principale initiative mondiale de lutte contre le VIH, pour l’aide humanitaire vitale.
Pour l’ONUSIDA, cette dérogation de Washington devrait permettre à 20 millions de personnes vivant avec le VIH et dont le traitement dépend de l’aide américaine de continuer à prendre leurs médicaments. « Il s’agit de 20 millions de personnes sur les 30 millions qui vivent avec le VIH dans le monde », a rappelé la responsable de l’ONU.
5.000 contrats d’agents de santé publique résiliés en Ethiopie
Les dons des États-Unis constituent la principale source de financement du programme des Nations Unies de lutte contre le VIH/sida. « La réponse mondiale au sida a été fortement dépendante des fonds du gouvernement américain, 70 % de tous les fonds pour le VIH proviennent du gouvernement américain pour la réponse mondiale ».
Tout en saluant cette dérogation, Christine Stegling a toutefois souligné que la situation restait chaotique. « Nous constatons que l’interruption la plus importante touchera les systèmes de santé communautaires, qui, comme vous le savez tous, ont été au cœur de notre succès dans la lutte contre le VIH ».
En Éthiopie, par exemple, 5.000 contrats d’agents de santé publique sont financés par l’aide américaine. Tous ces contrats ont été résiliés dans toutes les régions de l’Éthiopie, de même que 10.000 commis aux données, très importants en Éthiopie. « Nous continuons donc à surveiller et à veiller à ce que les gens suivent un traitement », a fait valoir Mme Stegling.
Impact dévastateur sur les programmes destinés aux femmes
De son côté, l’Agence des Nations Unies en charge des questions de santé sexuelle et reproductive (UNFPA) note que le gel américain les a contraints de suspendre leurs programmes. Parmi les conséquences attendues d’une suspension totale du financement américain, l’UNFPA note que 50.000 femmes enceintes perdront des soins essentiels à Gaza, en raison de l’interruption des activités des équipes sanitaires mobiles de l’ONU.
En Ukraine, environ 640.000 femmes et jeunes filles seront touchées par des coupes dans le soutien psychosocial, les services de prévention et de réponse à la violence sexiste.
Dans un autre pays en guerre comme le Soudan, des milliers de personnes déplacées ne bénéficieront plus de services d’urgence en matière de santé sexuelle et reproductive, ni de services de prévention et de réponse à la violence sexiste.
En République centrafricaine, les services de santé génésique vitaux pour les réfugiés et les rapatriés soudanais ainsi que pour les communautés d’accueil seront interrompus, de même que la prise en charge clinique du viol pour des milliers de femmes et de filles qui ont été violées par des hommes armés au Soudan.
Au cours des quatre dernières années, les États-Unis ont été le plus grand donateur humanitaire de l’agence, fournissant 725 millions de dollars à ses projets. « Entre 2021 et 2024, nous estimons qu’avec le soutien des États-Unis, l’UNFPA a évité plus de 17.000 décès maternels, plus de 9 millions de grossesses non désirées et près de 3 millions d’avortements à risque ».
La CPI « condamne » les sanctions américaines
Le siège de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, aux Pays-Bas.
Sur un autre plan, la Cour pénale internationale (CPI) a vivement condamné vendredi les sanctions prises à son encontre par Washington.
Le Président américain Donald Trump, qui reproche à la CPI d’avoir mené des « actions illégales », a signé jeudi un décret interdisant notamment l’entrée aux Etats-Unis à ses dirigeants, employés et agents et qui prévoit de geler tous leurs avoirs détenus dans ce pays.
Dans un communiqué, la CPI, basée à La Haye, condamne ce décret, qui vise « à imposer des sanctions à ses fonctionnaires et à nuire à son travail judiciaire indépendant et impartial ».
« La Cour soutient fermement son personnel et s’engage à continuer de rendre justice et de redonner espoir à des millions de victimes innocentes d’atrocités à travers le monde », ajoute la CPI, appelant ses 125 États parties, la société civile et toutes les nations du monde à « s’unir pour la justice et les droits humains fondamentaux ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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