Les casques bleus d’hier ne suffisent plus à faire face aux conflits d’aujourd’hui, dans lesquels la technologie joue un rôle croissant. C’est le constat dressé, lundi, par le chef du maintien de la paix à l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, lors d’une réunion annuelle du Conseil de sécurité en présence des chefs militaires des opérations de paix onusiennes.
Le chef du maintien de la paix à l’ONU, Jean-Pierre Lacroix, lors de la réunion du Conseil de sécurité.
« Les avancées technologiques, telles que les drones, l’imagerie satellite, les technologies de détection sophistiquées et l’IA générative, nous offrent désormais la possibilité d’étendre et d’accroître notre impact et l’utilisation efficace de nos ressources en déployant des capacités de surveillance bien au-delà des zones traditionnellement démilitarisées », a déclaré M. Lacroix.
Pour le général Ulisses de Mesquita Gomes, à la tête de la mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUSCO), l’intégration de la technologie n’est pas simplement une option, mais un élément clé de l’amélioration de l’efficacité des missions.
« La MONUSCO dispose de certaines technologies de surveillance, y compris des véhicules aériens sans pilote (UAV) pour la reconnaissance aérienne… Ces outils pourraient tout à fait être déployés pour la surveillance des cessations des hostilités », a-t-il estimé.
Menaces technologiques nouvelles
Tirer parti des outils modernes est également une question de survie, afin d’adapter les missions aux nouvelles menaces technologiques dont elles font l’objet.
« Nous avons constaté l’utilisation croissante de drones, lesquels sont facilement disponibles, dans le cadre d’opérations de reconnaissance menées par des groupes armés », a souligné le général Gomes, insistant sur l’importance pour les missions de ne pas se laisser dépasser sur le plan technologique.
De son côté, le chef de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), le général Aroldo Lázaro Sáenz, a estimé que des capacités technologiques renforcées permettrait de combler les lacunes des méthodes de surveillance traditionnelles, notamment dans le cadre de la cessation des hostilités au Liban.
« Les capacités les plus importantes pourraient être des drones, des radars au sol et des caméras… pour surveiller des zones étendues et compléter le déploiement des casques bleus, en informant les troupes au sol en temps réel de ce qu’elles vont trouver sur leur chemin », a-t-il expliqué.
Le chef de la MONUSCO, le général brésilien Ulisses de Mesquita Gomes (au centre), à Beni, dans le Nord-Kivu, en République démocratique du Congo.
Le défi de la désinformation
Outre les technologies nouvelles, la désinformation complique également les opérations de maintien de la paix et mine la crédibilité des missions, dont celle de la FINUL, qui est de plus en plus confrontée à ce défi, selon le général Lázaro.
Pour lutter contre cette menace croissante, il a souligné l’importance pour les missions de communiquer de manière claire et de multiplier les contacts avec les communautés locales, afin d’instaurer un climat de confiance. « Nos messages doivent continuer à être directs, cohérents et fermement ancrés dans des faits vérifiés », a-t-il insisté.
Pour Jean-Pierre Lacroix, la désinformation est caractéristique de la tendance actuelle des conflits à devenir de plus en plus complexes. Les casques bleus doivent selon lui être prêts non seulement à faire face à des menaces physiques, mais aussi à mener une guerre de l’information.
« Les luttes d’influence, les cyberattaques et autres menaces hybrides défient nos modèles traditionnels et exigent des approches nouvelles et innovantes », a-t-il déclaré, soulignant le besoin croissant pour les missions de savoir gérer à la fois des formes de guerre conventionnelles et non conventionnelles.
Le chef de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), le général Aroldo Lázaro Sáenz (à droite).
Le rôle vital de la coopération avec l’État hôte
Les trois haut responsables ont également souligné le besoin d’accroître la coopération des missions avec les pays hôtes.
« La capacité à maintenir le consentement à long terme des États hôtes et des populations locales est cruciale pour le succès de toute mission de maintien de la paix », a notamment estimé Ulisses de Mesquita Gomes, mettant en avant la collaboration de la MONUSCO avec le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC).
Même son de cloche du côté de la FINUL, au Liban. D’où la nécessité, selon son chef, Aroldo Lázaro Sáenz, de prêter attention à la façon dont les casques bleus sont perçus au niveau local.
« Faire preuve d’impartialité, communiquer efficacement et réagir en temps opportun à la désinformation sont les outils dont dispose la mission », a-t-il dit.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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