Tor Wennesland a fait part de sa vive préoccupation face au risque croissant d’un escalade au Moyen-Orient à la suite de la série d’explosions d’appareils électroniques au Liban et des tirs de roquettes vers Israël qui, ces derniers jours, ajoutent à l’instabilité de la région.
Devant les membres du Conseil, le Coordonnateur spécial a commenté le 31ème rapport du Secrétaire général sur l’application de la résolution 2334 du Conseil de Sécurité de 2016 appelant Israël à cesser immédiatement toute activité de colonisation dans le Territoire palestinien occupé, et n’a pu que constater que les activités de colonisations se sont poursuivies.
Les destructions se poursuivent en Cisjordanie
Dans la période s’étendant du 11 juin au 11 septembre, quelque 6.370 logements ont été proposés ou approuvés dans les colonies de Cisjordanie occupée, a-t-il déploré.
De plus, le commandement central des forces israéliennes, ce 18 juillet, a repris le contrôle de la construction et de la planification de logements qui revenait depuis 1995 à l’Autorité palestinienne dans certaines parties de la zone B.
Les démolitions et saisies de structures appartenant à des Palestiniens, justifiées par l’absence de permis de construire presque impossibles à obtenir, se sont poursuivies au rythme de 373 démolitions, causant le déplacement de 553 personnes dont 247 enfants. Par ailleurs, 188 Palestiniens, dont 111 enfants, ont quitté leurs communautés pendant cette période en Cisjordanie, invoquant la violence et le harcèlement des colons et la diminution de leurs espaces de pâturage.
Tor Wennesland a rappelé l’avis consultatif émis par la Cour internationale de justice (CIJ) le 19 juillet 2024 qui réaffirme que les colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-est constituent une violation du droit international. Mais il a aussi évoqué la résolution 2334 du Conseil de sécurité appelant à prévenir tous les actes de violence contre les civils, y compris les actes de terrorisme ainsi que tous les actes de provocation et de destruction et noté, à l’adresse des diverses parties au conflit, « que le conflit dévastateur à Gaza s’est poursuivi, parallèlement à la violence quotidienne en Cisjordanie occupée ».
Otages israéliens et civils palestiniens tués
« À Gaza, selon le ministère de la Santé de Gaza, entre le 11 juin et le 11 septembre, au moins 3.920 Palestiniens ont été tués et au moins 10.197 ont été blessés. Cela porte le total signalé par le ministère de la Santé, depuis le 7 octobre, à plus de 41.084 Palestiniens tués, dont la majorité seraient des femmes et des enfants », a-t-il déclaré, non sans rappeler que selon des sources israéliennes, 101 otages sur les 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023 sont toujours prisonniers, dans des conditions que Tor Wennesland décrit comme « épouvantables », tandis que les corps de plusieurs captifs tués par les groupes armés palestiniens ont été trouvés le 1er septembre.
Le Coordonnateur spécial a stigmatisé aussi les attaques sans discernement sur Israël commises par le Hamas et d’autres groupes palestiniens qui selon Israël continuent de placer des combattants et du matériel militaire au milieu de denses concentrations de civils.
Il a aussi décrit les conséquences des opérations israéliennes à Gaza, comme récemment, les multiples frappes aériennes de Tsahal sur des tentes abritant des Palestiniens déplacés, les 91 morts et plus de 300 blessés lors d’une opération visant à tuer un commandant du Hamas le 13 juillet, et les 93 morts lors du bombardement d’une école à Gaza City le 10 août.
Tor Wennesland a aussi déploré l’usage accru de frappes aériennes en Cisjordanie occupée, la destruction d’infrastructures publiques par l’armée. Il a aussi décrit la persistance des violences commises par les colons israéliens, illustrée le 16 août par l’attaque commise par des dizaines d’entre eux contre le village de Jit qui a causé un mort palestinien et des destructions conséquentes. Par ailleurs, il a décrit nombre d’attaques et de tentatives d’attentats perpétrées pendant cette période par des groupes palestiniens.
Provocations et rhétoriques incendiaires
Le haut responsable de l’ONU a tenu, de plus, à mettre en garde les parties contre les provocations et les rhétoriques incendiaires, évoquant les menaces ouvertes par le Hamas et le Jihad Islamique d’un recours aux attentats suicides, ainsi que les propos tenus en vidéo par un ministre israélien demandant que « les prisonniers palestiniens soient tués d’une balle dans la tête » et un retour de la peine de mort pour les actes de terrorisme, sans compter les deux ministres qualifiant les lieux saints de Jérusalem « de territoire souverain d’Israël ».
Il a aussi fait part de la détérioration des conditions déjà catastrophiques de santé publiques à Gaza, des 625.000 enfants privés d’enseignement depuis un an, et du retour de la polio, qui a occasionné une campagne de vaccination massive de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l’UNICEF, assez efficace pour assurer l’immunisation de 70% des 650.000 enfants de moins de 10 ans à Gaza.
Assurer la crédibilité des résolutions du Conseil de Sécurité
Le Conseil a également entendu un exposé d’Helen Clark, ancienne Première ministre néo-zélandaise qui a également dirigé le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Membre du groupe d’éminentes personnalités publiques mondiales connu sous le nom de The Elders, qui a fait de la résolution du conflit israélo-palestinien une priorité depuis sa fondation en 2007, elle a déclaré que la mise en œuvre de la résolution 2334 « est extrêmement pertinente pour la phase dévastatrice actuelle du conflit » et pour toute chance d’une solution à deux États.
Mais son échec jusqu’à présent pose également à ses yeux une question existentielle : « le Conseil de sécurité peut-il faire respecter ses propres résolutions ? C’est certainement crucial pour sa crédibilité », a-t-elle demandé, jugeant « profondément troublant » qu’une résolution appelant à un cessez-le-feu ne soit pas appliquée.
« Les membres du Conseil qui remettent en question le caractère contraignant de ces résolutions, ou qui utilisent leur droit de veto pour protéger un allié ou s’opposer à un rival géopolitique, érodent l’autorité du Conseil. Ils sapent également leur propre réputation et leurs intérêts à long terme », a-t-elle dit, en appelant à une nouvelle approche fondée sur un plus grand respect du droit international.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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