Selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), au moins 231 civils ont été tués par l’armée, dont 1.144 femmes et 709 enfants, au cours des quatre dernières années.
En 2024, au moins 1.824 personnes ont été tuées, dont 531 femmes et 248 enfants, ce qui représente une forte augmentation par rapport au précédent pic de 1.639 décès vérifiés en 2023.
« Après quatre ans, il est profondément désolant de constater que la situation sur le terrain pour les civils ne fait qu’empirer de jour en jour », a déclaré Volker Türk, le chef des droits de l’homme de l’ONU.
Décapitations, exécutions, torture
« Alors même que le pouvoir des militaires s’affaiblit, leurs atrocités et leur violence ont gagné en ampleur et en intensité », a-t-il ajouté, relevant que les représailles des attaques visaient à contrôler, intimider et punir la population.
Une analyse du conflit en 2024 a montré qu’au fur et à mesure que l’armée perd son emprise sur le pouvoir, elle multiplie les frappes aériennes et des tirs d’artillerie de représailles sur les civils et les zones peuplées de civils.
Les militaires forcent ainsi des milliers de jeunes à faire leur service militaire, procèdent à des arrestations et à des poursuites arbitraires, provoquent des déplacements massifs et refusent l’accès aux humanitaires, même en cas de catastrophe naturelle.
L’analyse décrit des actes d’une extrême brutalité, notamment des décapitations, des brûlures, des mutilations, des exécutions, des tortures et l’utilisation de boucliers humains, qui ont tous été perpétrés contre des civils en toute impunité.
Enrôlement forcé de milliers de jeunes
Dans de nombreux cantons, les soldats ont attaqué des villages en l’absence de combats actifs, probablement en représailles à des avancées de groupes armés dans d’autres zones.
« Si l’on ne met pas fin immédiatement à cette brutalité et si l’on ne demande pas des comptes aux auteurs de ces actes, le nombre de victimes civiles continuera d’augmenter et la situation générale des civils continuera inévitablement de se dégrader.
La prise pour cible délibérée des infrastructures civiles, des écoles, lieux de culte, établissements de santé, camps de personnes déplacées et rassemblements publics a entraîné des pertes civiles massives et des déplacements.
L’un des principaux facteurs de déplacement au cours de l’année écoulée a été la conscription et l’enrôlement forcé par l’armée de milliers de jeunes, y compris des membres de la communauté rohingya, ce qui a créé un sentiment de peur généralisée.
Des dizaines de milliers de jeunes âgés de 18 à 35 ans se sont cachés ou ont fui à l’étranger, privant le pays de main-d’œuvre et aggravant encore la crise économique.
Exactions commies par les rebelles
Bien qu’elle ne soit pas comparable à la violence de l’armé régulière, la violence des groupes armés suscite des préoccupations en matière de protection des civils.
Le Bureau des droits de l’homme des Nations unies a reçu des allégations de torture, d’exécutions sommaires, de violence sexuelle, de recrutement forcé et d’autres abus commis par des groupes armés dans les zones qu’ils contrôlent.
Dans l’État de Rakhine, les Rohingyas se retrouvent pris au piège entre l’armée d’Arakan et les militaires, et n’ont nulle part où se réfugier pour se protéger.
Le Chef des droits de l’homme de l’ONU a ainsi appelé les États de la région à redoubler d’efforts pour mettre fin à la violence, obtenir une aide humanitaire complète et sans entrave et exiger la libération de toutes les personnes détenues pour des motifs politiques.
Selon M. Türk, la fin de l’impunité pour les crimes commis est également la responsabilité de la communauté internationale.
Il a souligné que toute solution politique durable doit se baser sur la justice, afin de garantir que le peuple du Myanmar n’aura jamais à faire face aux horreurs qu’il endure depuis quatre ans.
Inquiétudes face à l’annonce d’élections
Par ailleurs, le Secrétaire général de l’ONU s’est dit préoccupé par les déclarations de l’armée du Myanmar concernant l’organisation d’élections alors que le conflit s’intensifie.
« Les conditions actuelles ne permettent pas au peuple du Myanmar d’exercer librement et pacifiquement ses droits politiques », a estimé António Guterres, dans une déclaration à la presse publiée jeudi par son Porte-parole.
Le chef de l’ONU a rappelé que plus de 19,9 millions de personnes, soit plus d’un tiers de la population, ont besoin d’une aide humanitaire au Myanmar, comparé à un million avant la prise de pouvoir par l’armée il y a quatre ans.
Il a renouvelé ses appels à une plus grande coopération entre toutes les parties prenantes pour mettre fin aux hostilités, entamer une transition démocratique et rendre les rênes du pouvoir aux civils.
Appels à la communauté internationale
M. Guterres a appelé les pays de la région à protéger ceux qui fuient le conflit et les persécutions au Myanmar. Il a également appelé la communauté internationale à apporter un soutien accru au Bangladesh, qui accueille de nombreux réfugiés du pays.
Le Secrétaire général a rappelé que son Envoyée spéciale pour le pays, Julie Bishop, demeure en contact avec l’ensemble des belligérants, en étroite coopération avec l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), afin de trouver une solution politique à la crise.
« Un avenir viable pour le Myanmar doit garantir la sécurité, la responsabilité et des opportunités pour toutes ses communautés, y compris les Rohingyas, et s’attaquer aux causes profondes du conflit, de la discrimination et de la privation de droits sous toutes ses formes », a déclaré M. Guterres.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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