« J’ai le regret d’annoncer que le nombre d’exécutions dans le monde a considérablement augmenté depuis la dernière table ronde biennale de haut niveau, il y a deux ans », a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme lors d’un panel au Conseil des droits de l’homme.

En 2023, 1.153 personnes ont été exécutées dans 16 pays, soit une hausse de plus de 30 % par rapport à 2022. Ce chiffre, le plus élevé depuis 2015, n’inclut pas la Chine, où le Bureau des droits de l’homme de l’ONU manque « des statistiques transparentes sur la peine de mort ».

Il s’agit du chiffre le plus élevé enregistré par l’organisation depuis 2015, année où 1.634 personnes avaient été exécutées. Et cela fait suite à une augmentation de 53 % des exécutions entre 2021 et 2022.

Plus de 40 % des exécutions commises pour des infractions liées à la drogue

Malgré des « progrès manifestes vers des formes plus humaines de justice pénale, la poignée de pays qui continuent d’imposer et d’appliquer la peine de mort procèdent à davantage d’exécutions.

Parmi les pays qui ont procédé au plus grand nombre d’exécutions ces dernières années figurent l’Iran, l’Arabie saoudite, la Somalie et les États-Unis d’Amérique.

Plus de 40 % de ces exécutions – le nombre le plus élevé depuis 2016 – sont commises pour des infractions liées à la drogue. Cette proportion a également fortement augmenté au cours des deux dernières années, et la quasi-totalité de ces exécutions ont eu lieu en République islamique d’Iran.

« Les infractions liées à la drogue ne répondent pas aux normes fixées par le droit international des droits de l’homme, qui ne se réfère qu’aux crimes les plus graves, impliquant un homicide intentionnel. Les criminologues et les experts ont démontré sans l’ombre d’un doute que le recours à la peine de mort conduit à l’exécution d’innocents », a fait valoir M. Türk.

Selon le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), le recours à la peine de mort est souvent discriminatoire, avec un impact disproportionné sur les minorités raciales, ethniques, linguistiques et religieuses, ainsi que sur la communauté LGBTIQ+.

Un monde de plus en plus abolitionniste

A ce sujet, M. Türk s’est dit préoccupé par la dimension sexospécifique de la peine de mort. « Il est amplement prouvé que les États ne tiennent pas pleinement compte des circonstances atténuantes liées au genre lorsqu’ils condamnent des femmes à la peine de mort, y compris des antécédents de traumatismes et de violences liés au genre ».

En dépit de cette augmentation alarmante, la tendance mondiale vers l’abolition se poursuit et le nombre de pays ayant procédé à des exécutions n’a jamais été aussi bas. Le nombre de pays qui exécutent leurs citoyens a diminué au cours des deux dernières années.

À ce jour, 113 pays ont complètement aboli la peine de mort. Dans ce lot, les pays du Sud sont désormais à la tête du mouvement en faveur de l’abolition.

Après le Zimbabwe qui a rejoint les 26 autres pays d’Afrique qui ont aboli la peine de mort, d’autres capitales, dont Abidjan, Accra, Lusaka, Kuala Lumpur et Islamabad ont pris des mesures importantes en faveur de l’abolition.

La peine de mort n’a pas d’effet dissuasif sur la criminalité

Le nombre d’États membres de l’Assemblée générale de l’ONU ayant voté en faveur de la résolution annuelle relative au moratoire sur la peine de mort a atteint le chiffre record de 129 en décembre 2024.

Pour l’ONU, la peine de mort est une pratique qui ne devrait pas avoir sa place au 21e siècle. « Alors qu’un certain nombre de pays affirment qu’elle relève de leur souveraineté nationale, de mon point de vue, elle est incompatible avec la dignité humaine et le droit à la vie », a insisté M. Türk, invitant les États qui n’ont pas encore aboli la peine de mort à veiller à ce qu’elle ne soit appliquée que pour les crimes les plus graves, c’est-à-dire les crimes d’une extrême gravité impliquant un homicide volontaire.

« La peine de mort ne sert guère les victimes et n’a pas d’effet dissuasif sur la criminalité. De plus, même les meilleures procédures judiciaires comportent un risque d’erreur judiciaire. Lorsque la peine de mort est appliquée, cette erreur judiciaire peut conduire au meurtre d’une personne innocente », a rappelé le chef des droits de l’homme de l’ONU.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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