« Je ne permettrai jamais à ma fille de vivre ce qui m’est arrivé », a-t-elle déclaré à l’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive (UNFPA).
Que se passe-t-il lorsque des conflits déplacent des dizaines de milliers de personnes dans des zones sensibles comme le Nigéria, la République démocratique du Congo (RDC) et l’Ukraine, et que des femmes meurent chaque jour en couches ou pendant leur grossesse ?
L’UNFPA apporte une aide vitale dans les camps de déplacés et au personnel médical.
Lorsqu’un tremblement de terre fait s’écrouler des quartiers entiers, des contraceptifs sont acheminés vers les convois de secours d’urgence, ainsi que des kits d’accouchement et des médicaments pour arrêter les hémorragies internes.
Lorsqu’un cyclone frappe des communautés insulaires isolées, l’agence envoie des contraceptifs de la même manière qu’elle envoie du matériel médical stérile, notamment des préservatifs, des contraceptifs oraux et injectables, des implants contraceptifs et des dispositifs intra-utérins (DIU).
Pourquoi ? Parce que les contraceptifs font aussi partie des soins humanitaires susceptibles de sauver des vies.
Cela peut paraître contre-intuitif pour certains, mais c’est un fait établi du point de vue de la science médicale, des intervenants humanitaires et des femmes qui en bénéficient.
Même en dehors des situations d’urgence, l’accès à des contraceptifs modernes et sûrs permet aux femmes de prendre leurs propres décisions concernant leur fertilité, ce qui réduit les grossesses non désirées et les avortements à risque, améliore les résultats en matière de santé et diminue le risque de mortalité maternelle et infantile.
En bref, le planning familial sauve des millions de vies. Voici quelques éléments essentiels sur le sujet :
Une femme reçoit un contraceptif par injection dans un centre de santé soutenu par l’UNFPA en République centrafricaine.
Les grossesses dans les situations d’urgence
On estime que plus de 60% des décès maternels surviennent dans des situations de crise humanitaire et de fragilité, où les femmes ont du mal à accéder aux soins et à la nutrition nécessaires pour mener à bien une grossesse en toute sécurité.
Même dans les meilleures circonstances, un quart des femmes n’ont pas la capacité de refuser d’avoir des rapports sexuels, selon les données les plus récentes.
En cas de crise humanitaire, les femmes sont deux fois plus exposées aux violences de genre, à l’utilisation du viol comme arme de guerre et comme instrument de génocide et au risque accru de violence conjugale.
Tout cela accroît les risques de grossesses non désirées.
Des fournitures distribuées par l’UNFPA dans un centre pour survivantes de violences de genre à Kherson, en Ukraine.
Prévenir les complications mortelles
Si la contraception est parfois critiquée – à tort – comme un phénomène nouveau, elle existe en réalité depuis des millénaires.
Les préservatifs, par exemple, sont utilisés depuis des siècles.
Les formes modernes de contraception sont parmi les médicaments les plus prescrits et les mieux étudiés qui existent. Les contraceptifs ont été étudiés non seulement par des pharmacologues et des chercheurs en médecine, mais aussi par des économistes de la santé, des épidémiologistes et des décideurs politiques.
Et les résultats sont concluants : en prévenant les grossesses non désirées, les contraceptifs empêchent les femmes de mourir.
Comment ? Chaque grossesse comporte un risque, et les grossesses dans les situations de crise, où les systèmes de santé sont en ruine et les soins médicaux difficiles d’accès, sont particulièrement dangereuses.
Parce que les bébés n’attendent pas
Que se passe-t-il lorsqu’une femme est prête à accoucher après un ouragan ou dans une zone de guerre ?
En RDC, en proie à une crise actuelle, l’effondrement des infrastructures de santé a fait grimper en flèche les taux de mortalité maternelle. Trois femmes y meurent toutes les heures de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement.
Selon le Dr Ikram Haboush, à Idlib, de nombreuses femmes dans le nord-ouest de la Syrie perdent la vie lors de leur transfert entre les hôpitaux, en l’absence de fournitures essentielles pour des conditions critiques.
Les grossesses non désirées sont également directement liées à des taux de mortalité maternelle plus élevés.
« C’est pourquoi tout programme de santé publique conçu pour réduire le nombre de décès maternels intègre la contraception comme l’un des piliers de l’action », indique les rédacteurs la publication annuelle phare de l’UNFPA, le rapport sur l’état de la population mondiale, « Comprendre l’imperceptible : Agir pour résoudre la crise oubliée des grossesses non intentionnelles ».
En prévenant les grossesses non désirées, les contraceptifs réduisent également l’incidence des blessures et des maladies maternelles, des mortinaissances et des décès néonatals.
En 2023, le partenariat dédié de l’UNFPA a permis d’acheter des contraceptifs pour un montant total de 136 millions de dollars, ce qui a permis d’éviter près de 10 millions de grossesses non désirées et plus de 200 000 décès maternels et néonatals, selon les estimations. Ces contraceptifs ont également permis d’éviter près de trois millions d’avortements à risque.
Shivani (à droite) lors d’un Naari Samwad (dialogue avec les femmes) sur les options de contraception et d’espacement des naissances.
Prévenir les maladies mortelles et chroniques
Les contraceptifs, tels que les préservatifs masculins et féminins, sauvent également des vies en réduisant les risques de contracter des infections sexuellement transmissibles (IST), notamment le VIH.
Même une IST traitable peut mettre la vie du patient en danger dans des environnements où l’accès aux soins médicaux est limité, comme c’est le cas pour les femmes et les filles en Haïti, par exemple, où la violence sexuelle généralisée et incessante a entraîné une augmentation des taux de grossesses non désirées ainsi que des IST, alors que le système de santé s’est presque effondré.
Seuls 3% des survivantes en Haïti déclarent avoir reçu un traitement post-viol dans les 72 heures suivant l’agression. Ce traitement comprend une contraception d’urgence pour éviter une grossesse et la prophylaxie post-exposition pour éviter la transmission du VIH.
Les contraceptifs permettent également de traiter des problèmes de santé sans lien avec l’activité sexuelle, comme le syndrome des ovaires polykystiques, l’endométriose, la dysménorrhée et les saignements extrêmement abondants.
Pour des femmes comme Omaira Opikuko, du Venezuela, il ne fait aucun doute que la contraception à longue durée d’action, après son sixième accouchement, lui a sauvé la vie.
Elle a souffert à la fois d’hémorragie et d’un prolapsus génital lors de son dernier accouchement.
« J’étais au bord de la mort », a-t-elle déclaré.
Le planning familial est rentable
En 2023, plus de 50 pays ayant reçu du matériel contraceptif de la part de l’UNFPA ont réalisé des économies de plus de 700 millions de dollars, au totla, grâce à la réduction des coûts de santé liés à la grossesse, l’accouchement et aux soins post-avortement.
De nombreuses études ont démontré que le planning familial est un investissement essentiel pour la société, non seulement parce qu’elle permet d’éviter les grossesses non désirées et les problèmes de santé maternelle qui les accompagnent, mais aussi parce qu’elle a un effet positif sur l’éducation et les capacités d’emploi des femmes.
Dans les situations humanitaires, les contraceptifs sont d’autant plus essentiels qu’ils aident les femmes et les familles à survivre et à se stabiliser pour mieux se redresser.
Alors que, partout, la précarité s’accroît, les catastrophes se multiplient et les déplacements augmentent, ces services représentent une lueur d’espoir pour les femmes et les filles du monde entier.
Comme l’a dit Mme Opikuko au Venezuela : « Je ne veux plus avoir peur ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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