Depuis l’indépendance du pays, en 1960, les Nations Unies ont joué un rôle crucial en RDC, notamment à travers le déploiement de trois missions de paix qui, à leur tour, ont façonné les activités de maintien de la paix de l’Organisation au cours des 65 dernières années.

Voici quatre choses essentielles à savoir sur l’histoire de la présence de l’ONU en RDC.

1. Une présence onusienne dès l’indépendance

L’ONU intervient pour la première fois en RDC quelques semaines à peine après l’indépendance du pays, le 30 juin 1960, suite à 75 ans de domination belge.

Propriété privée du roi Léopold II, de 1885 à 1908, puis colonie officielle de l’État belge, le Congo est exploité pour ses ressources naturelles et sa main-d’œuvre, sans véritable préparation à l’autonomie politique.

Dès le mois de juillet 1960, l’indépendance est menacée par la sécession de deux provinces riches en minerais, le Katanga et le Sud-Kasaï. Ces dernières bénéficient du soutien de la Belgique et des intérêts économiques étrangers, désireux de maintenir un contrôle sur les ressources du pays.

Le pays sombre alors dans une crise politique majeure, marquée par l’assassinat de son Premier ministre, Patrice Lumumba, en 1961.

Face à cette situation, l’ONU déploie, en juillet 1960, l’Opération des Nations unies au Congo (ONUC).

Première mission de maintien de la paix de grande envergure, l’ONUC a pour objectif d’aider le gouvernement de Léopoldville – ancien nom donné à la capitale, Kinshasa – à restaurer l’ordre et l’unité du pays et à veiller au retrait des troupes belges.

La mission, qui compte 20.000 soldats de la paix à son apogée, joue un rôle clé dans la fin de la sécession katangaise en 1963, avant de se retirer en 1964.

Des unités de l’Opération des Nations unies au Congo (ONUC) sécurisent une position à l’extérieur d’Elisabethville, en 1963.

2. La MONUC : une réponse aux guerres congolaises

Après plus de 30 ans de dictature sous le règne de Mobutu Sese Seko, le pays, alors rebaptisé Zaïre, bascule dans deux conflits successifs – la « première » (1996-1997) et la « deuxième » (1998-2003) guerres du Congo.

En 1996, le Rwanda, soutenu notamment par l’Ouganda et le Burundi, intervient à l’est du Zaïre, officiellement pour chasser des milices Hutu, responsables du génocide de 1994, qui s’étaient réfugiées dans les provinces du Nord et Sud-Kivu.

En mai 1997, avec le soutien militaire de Kigali et Kampala, Laurent-Désiré Kabila s’empare du pouvoir, contraignant Mobutu à l’exil, et renomme le pays République démocratique du Congo.

En 1998, Kabila se retourne contre ses anciens alliés rwandais et ougandais, lesquels soutiennent des rébellions dans l’est du pays.

Kabila bénéficie quant à lui du soutien de l’Angola, du Zimbabwe et de la Namibie.

Après la signature de l’Accord de cessez-le-feu de Lusaka, en 1999, l’ONU déploie la Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUC),  pour superviser la mise en œuvre de l’accord.

Même après la fin officielle de la guerre en 2003, la RDC demeure un enjeu stratégique pour les puissances régionales, en raison de ses ressources naturelles exceptionnelles (cobalt, coltan, or, diamants, cuivre, etc.) et de son rôle clé dans la stabilité de la région des Grands Lacs.

Un membre du bataillon de parachutistes sud-africains de la MONUC, en patrouille autour du village de Ntamugenga.

3. La MONUSCO : une mission toujours présente

En 2010, la MONUC devient la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), avec un mandat élargi incluant la protection des civils et l’appui au gouvernement congolais dans le renforcement de la paix et de la stabilité.

Encore récemment déployée dans les trois provinces de l’est du pays que sont le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri, la MONUSCO a procédé, à la demande de la RDC, au retrait de ses troupes du Sud-Kivu en juin 2024.

Les Casques bleus de la mission demeurent dans le Nord-Kivu et l’Ituri.

Malgré les efforts de l’ONU, plusieurs groupes armés continuent d’opérer dans la zone, notamment les Forces démocratiques alliées (ADF) et le M23 (Mouvement du 23 Mars), qui défend les intérêts des Tutsi congolais et bénéficie du soutien des forces rwandaises.

Depuis le début de l’année 2025, le M23 et l’armée rwandaise sont responsables de la dernière flambée de violence dans l’est du pays, où ils occupent plusieurs villes stratégiques dans le Nord et le Sud-Kivu.

Des soldats de la paix de la MONUSCO patrouillent dans l’est de la RDC.

4. Ressources naturelles : un facteur majeur de conflits

La RDC bénéficie d’immenses ressources naturelles, notamment dans les trois provinces de l’est.

Ces dernières disposent notamment de vastes réserves en or, diamants et étain, qui est utilisé dans les soudures électroniques, les emballages alimentaires et l’industrie des semi-conducteurs et composants électroniques.

Le Nord et le Sud-Kivu sont également riches en coltan, un métal très convoité par le secteur technologique, en raison de son utilisation dans la fabrication des condensateurs présents dans les téléphones portables et les ordinateurs.

La RDC est le aussi le premier producteur mondial de cobalt, un minerai stratégique utilisé dans la fabrication de presque toutes les batteries rechargeables dans le monde aujourd’hui. Moins abondants dans l’est du pays que dans le Katanga, des gisements de cobalt sont ainsi exploités dans le Nord et le Sud-Kivu.

Des armes et des munitions sont collectées lors d’un processus de démobilisation en RDC..

Ces richesses naturelles attisent la convoitise des pays voisins et sont au cœur des conflits de la région.

Des groupes armés, tel que le M23, sont accusés d’exploiter illégalement ces ressources pour financer leurs activités, avec la complicité d’entreprises à l’intérieur et à l’extérieur du pays, ainsi que des pays voisins.

L’ONU a mis en place plusieurs initiatives pour lutter contre le commerce illégal des minerais,  y compris des mécanismes pour sanctionner les entreprises prenant part à ce trafic et un embargo sur les armes pour lutter contre leur prolifération en RDC.

Cependant, la lutte contre l’exploitation illégale des ressources reste un défi majeur.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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