Selon la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la violence contre les femmes et les filles, l’une des conséquences les plus importantes de ce procès est que celui-ci a révélé la banalité des violeurs dans notre société. « Il s’agit souvent d’hommes de tous horizons, d’hommes ordinaires qui ont des familles, des emplois et des responsabilités d’apparence normale », a déclaré dans un communiqué, Reem Alsalem.
Il est préoccupant que, malgré les preuves évidentes, les hommes auteurs de violences à l’encontre des femmes choisissent de rejeter leur responsabilité en infligeant ce qui ne peut être décrit que comme de la torture, des traitements inhumains et dégradants à l’égard des femmes et cherchent à minimiser les conséquences de leurs actes.
Pour l’Experte indépendante onusienne, Mme Pelicot a fait preuve d’un courage et d’une résilience extraordinaires en décidant d’aller au-delà de son propre choc et de son chagrin pour renoncer à son anonymat et de permettre que la preuve de ces crimes horribles soit rendue publique. « Ce faisant, elle a changé à elle seule le narratif sur le viol ainsi que la charge de la responsabilité qui en découle », a fait valoir Mme Alsalem.
La nécessité d’une définition du consentement dans les cas de viols individuels et collectifs
Le 19 décembre, Dominique Pelicot a été reconnu coupable de viol aggravé, pour avoir drogué et violé son ex-femme Gisèle Pelicot pendant plusieurs années. Il a également facilité son agression par d’autres personnes, en filmant et en diffusant les images de ces viols et agressions sexuelles répétés.
Ces abus odieux se sont étalés sur plus d’une décennie et ont impliqué au moins 72 autres hommes, ce qui en fait l’un des cas les plus flagrants d’abus et d’exploitation systémiques. Cinquante autres hommes ont été condamnés pour leur participation à ces agressions.
Selon l’Experte, ce procès en France a de nouveau mis en lumière l’impact néfaste de l’industrie pornographique et des technologies numériques ; ainsi que la manière dont elles permettent et accélèrent la marchandisation, l’abus et l’exécution de la violence masculine contre des femmes de tous âges dans la vie réelle, et ce à un niveau épidémique.
Le procès a généralement démontré la nécessité d’une définition du consentement dans les cas de viols individuels, collectifs et de masse, ainsi que l’impossibilité ou la non-pertinence du consentement dans de nombreux cas liés aux abus et exploitation sexuels.
Une soixantaine de pays n’interdisent pas le viol conjugal
La Rapporteuse spéciale a rappelé qu’alors que certains États considèrent de modifier leur définition du viol pour y inclure l’absence de consentement valable et éclairé, une soixantaine de pays dans le monde n’ont même pas encore interdit le viol conjugal.
« Le procès de Mazan a également mis en évidence les risques croissants auxquels les femmes et les filles sont confrontées en raison des nouvelles formes et des nouveaux outils utilisés aux fins d’abus sexuels, tels que les drogues », a déclaré l’experte.
Mme Alsalem a donc exhorté les États à adopter une législation appropriée afin d’interdire et de poursuivre de telles pratiques, ainsi que de lutter efficacement contre la violence facilitée par les technologies numériques, y compris la pornographie, et à œuvrer davantage pour briser les stéréotypes sexistes et misogynes généralisés à l’égard des femmes et des filles.
NOTE :
Les Rapporteurs spéciaux font partie des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, le plus grand groupe d’experts indépendants du système des droits de l’homme des Nations unies, est le nom général des mécanismes indépendants d’enquête et de suivi du Conseil qui traitent soit de situations nationales spécifiques, soit de questions thématiques dans toutes les parties du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel des Nations unies et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et travaillent à titre individuel.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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