Malgré les problèmes de sécurité dans ce pays qui regorge de minerais, et alors que le nombre de morts et de blessés augmente et que les risques de propagation du mpox (variole simienne) et d’autres maladies endémiques s’accroient de façon alarmante à l’approche de la saison des pluies, les agences de l’ONU et les forces de maintien de la paix se sont engagées à rester sur place et à fournir une aide humanitaire.

Voici un aperçu de l’aide apportée par les Nations Unies, les forces de maintien de la paix et les agences humanitaires sur le terrain dans ce pays d’Afrique centrale, aussi grand que l’Europe occidentale et qui compte de 105 millions d’habitants, dont beaucoup sont actuellement confrontés à des crises urgentes et multiples.

Assistance humanitaire 

Présentes en RDC depuis 1960, lorsque le pays a déclaré son indépendance de la domination belge et est devenu un État membre des Nations Unies, les agences de l’ONU sur le terrain servent les personnes dans le besoin, qu’il s’agisse d’éducation, de vaccins vitaux ou de nourriture et d’abris pour les personnes déplacées par la spirale actuelle de la violence.

Le pays a été pris dans des cycles de violence au cours des décennies, avec une montée de la violence au début des années 2000 et l’émergence du groupe armé M23 en 2012.

Bien que les récents affrontements meurtriers aient entraîné la mort de soldats de la paix et le déplacement temporaire du personnel non essentiel des Nations Unies du Nord-Kivu, dans l’est du pays, la semaine dernière, la branche humanitaire des Nations Unies, OCHA, signale que des équipes sont actuellement sur le terrain, où, selon elles, les besoins sont croissants.

Quelques détails pour situer le contexte :

  • Selon l’OCHA, 21 millions de personnes avaient besoin d’une aide humanitaire avant que les affrontements actuels n’éclatent. Ce chiffre augmente chaque jour à mesure que la violence s’étend et que les éléments du M23 s’emparent de villes et de villages. Des centaines de milliers de personnes fuient les affrontements à Goma, Sake et dans les villes du Sud-Kivu, à proximité de camps densément peuplés abritant des dizaines de milliers de personnes déjà déplacées par les violences sporadiques dans cette région agitée.
  • 7 millions de personnes sont en mouvement à travers le pays, dont quelque 700.000 déplacés dans le Nord et le Sud-Kivu.

Des femmes à Goma, dans l’est de la RDC, collectent de la nourriture fournie par l’ONU et ses partenaires.

Des abris à la nourriture 

A mesure que la situation se détériore, l’insécurité alimentaire augmente alors que les conditions de santé, de logement et de vie se dégradent. Par exemple :

  • Actuellement, 2,7 millions de personnes sont confrontées à une grave insécurité alimentaire dans les villes orientales de l’Ituri et du Nord et du Sud-Kivu, selon OCHA. C’est pourquoi l’agence travaille actuellement avec des partenaires tels que le Programme alimentaire des Nations Unies (PAM), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) afin de fournir une aide vitale, allant de la nourriture aux fournitures et services médicaux.
  • L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, le HCR, fournit protection et assistance aux personnes contraintes de fuir.
  • Le Bureau des Nations Unies pour les droits de l’homme, le HCDH, met en relation les personnes dans le besoin avec les partenaires des Nations Unies.
  • Parallèlement, l’Organisation des Nations Unies pour les migrations, l’OIM, soutient les communautés déplacées et hôtes dans et autour de Goma en fournissant des abris d’urgence, de l’eau, des services d’assainissement et d’hygiène, ainsi que des services de coordination et de gestion des camps. Elle surveille également les mouvements de population grâce à sa matrice de suivi des déplacements, qui fournit aux agences humanitaires des informations essentielles pour une intervention efficace.

Une fillette de trois semaines atteinte de la variole aux urgences de l’hôpital de Kavumu au Sud-Kivu, en République démocratique du Congo. (archives)

Un cauchemar pour la santé publique

L’OMS a indiqué que les déplacements massifs et répétés ont créé un « cauchemar » en matière de santé publique, avec des conditions idéales pour la propagation de nombreuses maladies endémiques, du choléra au mpox, dans les camps et les communautés au Nord et au Sud-Kivu.

Les équipes de l’OMS restent sur place pour fournir des services de santé indispensables, car les hôpitaux sont débordés par le nombre croissant de patients blessés par la violence actuelle. Des milliers de doses de vaccins contre le mpox sont stockées et prêtes à être administrées.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) répond aux besoins urgents. Il a notamment livré des kits médicaux d’urgence aux hôpitaux de Goma pour soigner plus de 50.000 personnes touchées par les violences.

L’effondrement des infrastructures de santé a également fait grimper en flèche les taux de mortalité maternelle : chaque heure trois femmes meurent de complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. Aussi, les enlèvements, les viols et l’exploitation récurrents continuent d’être utilisés comme armes de guerre contre les femmes et les filles, selon l’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive, l’UNFPA.

Qu’il s’agisse de cliniques mobiles ou d’une adaptation rapide pour répondre aux besoins des nouveaux déplacés, l’UNFPA continue de fournir une aide vitale malgré la suspension des déplacements de son personnel vers les camps de personnes déplacées en raison de la crise sécuritaire.

Toutefois, en raison de l’augmentation rapide des besoins, ces agences et d’autres agences des Nations Unies appellent à un soutien urgent pour financer les opérations de secours.

Pour soutenir le Fonds humanitaire de la RDC, cliquez ici.

Opération de maintien de la paix

La mission de maintien de la paix des Nations Unies, connue sous son acronyme français MONUSCO, a été mandatée par le Conseil de sécurité en 2010 pour aider le gouvernement congolais à protéger les civils et les humanitaires ainsi qu’à contribuer à ses efforts de paix et de stabilisation. Les opérations de maintien de la paix sont souvent situées dans des zones de conflit, mais leurs responsabilités et celles des agences humanitaires sont distinctes, bien que complémentaires, en termes de protection et de satisfaction des besoins des civils.

Lire notre article sur l’histoire du maintien de la paix de l’ONU en RDC, remontant à 1960

Alors que les 11.500 Casques bleus de l’ONU devaient se retirer d’ici 2025, le Conseil de sécurité a renouvelé le mandat à la demande du gouvernement fin décembre.

Quelques semaines plus tard, la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a déclaré au Conseil de sécurité lors d’une réunion d’urgence tenue le dimanche 26 janvier que les Nations Unies étaient « prises au piège ».

Au cours de la semaine dernière, les combattants du M23 ont tué près de 20 soldats de la paix servant dans le pays avec l’ONU et la mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), toutes deux mandatées pour fournir un soutien aux forces armées congolaises.

Des soldats de la paix de l’ONU patrouillent à Goma.

Travailler en étroite collaboration avec les autorités congolaises

Conformément à son mandat de protection des civils, la mission de l’ONU a renforcé son soutien aux forces armées congolaises, les FARDC, et participe activement aux combats aux côtés de la mission de sécurité de la SADC dans le pays, a expliqué la cheffe de la mission de l’ONU au Conseil.

Depuis lors, la cheffe de la MONUSCO a eu des entretiens avec de hauts responsables, notamment le Premier ministre et les dirigeants de l’armée et de la police. Un groupe conjoint gouvernement-MONUSCO a également été créé pour coordonner diverses questions, notamment dans les domaines de la sécurité, des droits de l’homme, de l’humanitaire et des communications, ainsi que du statut juridique des territoires sous contrôle du M23.

Des résidents de Bunia, en RDC, manifestent contre la prise de Goma par les rebelles du M23 en 2012 (photo d’archives).

S’attaquer aux causes profondes des crises

Les affrontements dans l’est du pays remontent au génocide perpétré en 1994 contre les Tutsis au Rwanda voisin. Les combats sporadiques ont été meurtriers et violents, comme l’a montré le procès historique devant un tribunal militaire congolais contre le chef du groupe armé Sheka. Ce procès a joué un rôle déterminant dans la reconnaissance du viol comme crime de guerre.

La crise est en partie liée aux gisements de minéraux rares qui se trouvent dans les zones frontalières entre la RDC et le Rwanda. Les vastes gisements de métaux précieux, de pierres précieuses et de minéraux rares de la RDC comprennent l’or et les diamants, ainsi que des composants clés utilisés dans la fabrication de téléphones portables et d’autres appareils électroniques.

Le coltan, l’étain, le tantale, le tungstène et d’autres minerais sont connus comme des minerais de conflit, qui sont extraits et vendus par des groupes armés pour financer leurs milices.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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