Cela veut dire que de nombreux services destinés à près de 70.000 femmes et jeunes filles ne pourront plus fonctionner.
« La vie est dangereuse pour les femmes dans ce camp », raconte Mariam Zakaria, 32 ans, qui a récemment fui la violence brutale et le conflit au Soudan et est retournée en République centrafricaine, son pays d’origine. « Si vous voulez travailler, quelqu’un risque de ne pas vous embaucher s’il ne peut pas profiter de vous. Et si une femme n’accepte pas, ses enfants n’auront rien à manger ».
Le camp de réfugiés de Korsi à Birao, dans le nord de la République centrafricaine, abrite environ 18.000 réfugiés et rapatriés. Nombre d’entre eux ont échappé au viol, à la coercition et aux abus traumatisants, leur voyage ayant été long et semé d’embûches. Mais à leur arrivée, ils découvrent souvent qu’ils ne sont pas non plus en sécurité.
« Je dois sortir pour chercher du travail. Je suis veuve et j’ai sept enfants – parfois, ils restent sans nourriture pendant deux jours », affirme Mme Zakaria dans un entretien avec l’UNFPA.
La crise au Soudan a poussé plus de 3 millions de personnes à fuir au-delà des frontières, dont des dizaines de milliers ont trouvé refuge en République centrafricaine. Cependant, des décennies de conflit, d’insécurité, de violence et de manque de services essentiels ont également provoqué le déplacement d’un cinquième de la population de la République centrafricaine, selon les estimations des Nations Unies.
Mariam Zakaria, une rapatriée du Soudan, vit actuellement dans le camp de réfugiés de Korsi à Birao, dans le nord de la République centrafricaine.
La violence sexuelle, la traite des êtres humains et les mariages forcés augmenteraient également de façon alarmante en République centrafricaine, en particulier dans les camps de déplacés et les zones contrôlées par les groupes armés. La grande majorité des personnes victimes d’abus sont des femmes et des filles. Près d’un quart sont des enfants et des adolescents.
« Nous recevons beaucoup de cas de viols de mineurs, surtout pendant la saison sèche », a déclaré Léonce Issouf Dessoula, gestionnaire de cas dans un espace sûr soutenu par l’UNFPA dans le village de Boko Landja, aux abords de la capitale Bangui. « Les adultes sont également violeés – les femmes vont dans la forêt pour chercher du bois et des aliments, et elles se font agresser ».
Même la maison peut être un danger
Cet espace sûr est l’un des 14 que l’UNFPA soutient actuellement dans les camps de déplacés et les communautés d’accueil de la République centrafricaine, qui offrent un refuge ainsi qu’une orientation médicale, psychologique et juridique aux survivantes et aux filles exposées au risque de mariage forcé. Mais ce ne sont pas que les étrangers qui représentent une menace pour les femmes et les filles, explique Mme Dessoula.
« Les agressions physiques au sein des mariages sont courantes, de même que les violences psychologiques. De nombreuses femmes sont confrontées à des abus financiers, lorsque leurs maris prennent l’argent qu’elles gagnent en vendant des marchandises et les laissent sans ressources ni opportunités ».
Selon des rapports de 2024, moins d’un tiers des survivantes de violences sexuelles ont reçu des soins psychologiques ou médicaux dans la période critique des 72 premières heures, et elles sont encore moins nombreuses à avoir bénéficié d’une assistance juridique ou d’une aide à la subsistance.
« Bien que moins fréquents, les mariages forcés existent également, en particulier pour les jeunes filles âgées de 16 à 18 ans, et sont souvent arrangés par leurs parents », explique Mme Dessoula.
Une deuxième chance
À Mboko Landja, près de la capitale Bangui, Naomi Dakaka, 22 ans, était l’une de ces jeunes filles.
« J’ai arrêté d’étudier à l’âge de sept ans car nous ne pouvions pas nous le permettre et nous n’avions aucune aide pour payer l’école. J’ai 12 frères et sœurs, mais notre père est irresponsable », a-t-elle raconté à l’UNFPA.
« J’avais 13 ans lorsqu’on m’a forcée à me marier. J’ai eu mon enfant en janvier 2020, il aura bientôt cinq ans. Son père m’a également abandonnée et je vis actuellement avec mes sœurs aînées ».
Les deux parents de Mme Dakaka sont décédés depuis, la laissant sans autre source d’aide – jusqu’à ce qu’elle entende parler d’un espace sûr de l’UNFPA à proximité, offrant un moyen alternatif de gagner sa vie pour aider à briser le cycle de la violence.
« Je rêve de devenir couturière pour pouvoir subvenir aux besoins de mes enfants et les préparer à l’âge adulte », dit-elle. « Je veux partir d’ici avec des compétences utiles. Avant, je n’étais pas éduquée, mais grâce à cet espace, tout s’est transformé ».
Gel des fonds essentiels
Les fonds des États-Unis qui permettaient de sauver des vies et qui soutenaient des programmes dans le camp de réfugiés de Korsi à Birao – et dans d’autres camps situés près des frontières avec le Cameroun, le Tchad, la République démocratique du Congo et le Soudan – ont récemment été supprimés.
« Si le financement devait cesser, l’impact serait dévastateur », a averti la ministre de la promotion de l’égalité des sexes, Dr Marthe Augustine Kirimat, peu avant l’annonce de ces suppressions. « Cela affecterait le bien-être [des survivantes], ainsi que celui de leur communauté et de l’État ».
D’ores et déjà, des milliers de personnes ne bénéficient plus d’une assistance vitale – notamment en matière d’accouchement sans risque et de prise en charge clinique des viols – car deux dispensaires soutenus par l’UNFPA ont été contraints de fermer leurs portes, faute de financement.
Albertine Yantijba (à gauche) a fréquenté un espace sûr soutenu par l’UNFPA à Mboko Landja, dans la préfecture de Bangui, en République centrafricaine.
En 2025, l’UNFPA a besoin de 16,5 millions de dollars pour ses programmes en République centrafricaine, en particulier pour les communautés les plus mal desservies.
Pour Albertine Yantijba, 55 ans, l’espace sécurisé de Mboko Landja est essentiel : « Tant qu’il reste actif, nos femmes peuvent vivre en toute tranquillité. Depuis le début du projet, davantage de femmes se sentent en sécurité, peuvent s’affirmer et mener une vie normale. Nous vous demandons de continuer à nous soutenir ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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