« Ils ont besoin d’une aide immédiate, y compris d’un soutien pour une réinstallation temporaire avec leurs familles », a souligné la Rapporteure spéciale sur la situation des défenseurs des droits humains, Mary Lawlor, dans un communiqué de presse.
La Rapporteuse spéciale sur la situation des défenseurs des humains, Mary Lawlor.
Selon elle, alors que le M23 continue sa progression dans l’est du pays, ceux qui documentent et dénoncent les violations perpétrées par le groupe armé sont directement pris pour cible et vivent désormais dans la peur.
Depuis la fin du mois de janvier, les rebelles, soutenu par les forces rwandaises, ont pris le contrôle de Goma et Bukavu, les deux principales villes du Nord- et du Sud-Kivu, deux provinces riches en ressources minières où les combats ont fait des milliers de morts et déplacé des centaines de milliers de personnes.
« Récemment, un défenseur m’a informé que les rebelles du M23 avaient dressé des listes de défenseurs des droits humains à appréhender dans les zones qu’ils contrôlent », a rapporté Mme Lawlor.
Cas suspectés de tortures et disparitions forcées
Elle a également indiqué avoir reçu des informations crédibles selon lesquelles des défenseurs des droits humains seraient détenus au secret, kidnappés et torturés à Rutshuru et Masisi, dans le Nord-Kivu.
Parallèlement, au moins six défenseurs des droits de l’homme sont portés disparus après avoir tenté de fuir Goma, suite à la prise de la ville par le M23, fin janvier.
Ceux qui parviennent à prendre la fuite n’ont pas les moyens de trouver un abri ou de subvenir à leurs besoins quotidiens. Quant aux autres, ils doivent constamment échapper à la vigilance des rebelles.
« Un défenseur m’a demandé comment il pouvait continuer à se cacher alors que le M23 commençait à effectuer un recensement à Goma », a-t-elle ajouté.
Des familles fuyant les camps de déplacés autour de Goma.
Risques liés aux évadés de prison
À la menace du M23 s’ajoute également celle présentée par les évadés de prison à Goma, ainsi qu’au Sud-Kivu voisin, où des milliers de détenus, dont des criminels violents et des chefs de groupes armés condamnés pour des violations graves qui s’apparentent à des crimes de guerre et crimes contre l’humanité, courent désormais les rues.
La Rapporteure spéciale a indiqué que certains d’entre eux menacent les défenseurs des droits de l’homme qui ont fourni une assistance médicale, psycho-sociale et juridique aux victimes et aux personnes ayant témoigné pendant leurs procès.
Alors que les défenseurs des droits humains sont menacés et craignent des représailles, les victimes n’ont plus personne vers qui se tourner, en particulier les femmes, qui sont confrontées à des risques de violence sexuelle.
« Nous savons que les violences sexuelles et sexistes liées aux conflits dans l’est de la RDC sont endémiques et que les femmes qui prennent position contre les violations des droits de l’homme dans de tels contextes, et qui deviennent visibles par leur travail, en font souvent les frais », a noté Mme Lawlor.
Crainte accrue dans les zones rurales
La Rapporteure spéciale a également attiré l’attention sur les risques encourus par les défenseurs des droits humains dans les zones rurales reculées.
« Les défenseurs étaient déjà menacés dans la région – à la fois par le gouvernement et par les groupes armés – mais comme l’a décrit une femme défenseur des droits de l’homme lors d’un entretien avec moi, il n’y a désormais plus de répit, l’insécurité est constante et il n’y a pas de protection », a-t-elle dit.
La Rapporteure spéciale a appelé la communauté internationale à reconnaître sa responsabilité collective à l’égard de ces défenseurs des droits humains et à leur venir rapidement en aide.
NOTE :
Les Rapporteurs spéciaux, les experts indépendants et les groupes de travail font partie de ce que l’on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, le plus grand groupe d’experts indépendants du système des droits de l’homme des Nations unies, est le nom général des mécanismes indépendants d’enquête et de suivi du Conseil qui traitent soit de situations nationales spécifiques, soit de questions thématiques dans toutes les parties du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel des Nations unies et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et travaillent à titre individuel.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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