Selon l’agence, ces mouvements de population pourraient être suivis par d’autres, au fur et à mesure que les combats s’étendent.
Après Goma, la capitale du Nord-Kivu, tombée entre les mains des rebelles du M23 à la fin du mois de janvier, le groupe armé, soutenu par les forces rwandaises, gagne en effet du terrain dans la province voisine du Sud-Kivu en direction de Bukavu, une métropole de 1,3 million d’habitants située sur la rive sud-ouest du lac Kivu.
Dans un entretien avec ONU Info, mercredi, la Coordinateur humanitaire de l’ONU en RDC, Bruno Lemarquis, avait confié que le M23 s’était emparé de Kalehe, une ville importante au Sud-Kivu, située à une trentaine de kilomètres à peine de Kavumu, où se trouve le principal aéroport de la province. Ce dernier est lui-même situé à environ 30 kilomètres au nord de la capital provinciale.
Parallèlement, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, était en déplacement, vendredi, à Addis-Abeba, en Ethiopie, à l’occasion du 38ᵉ sommet de l’Union africaine (UA), qui aura comme priorité de trouver une solution à la crise actuelle dans l’est de la en RDC. M. Guterres devrait prononcer un discours, samedi, lors de la séance d’ouverture du sommet, avant de tenir une conférence de presse depuis la capitale éthiopienne.
En attendant, les résidants de Bukavu sont en « état d’alerte alors que l’insécurité s’aggrave, poussant de nombreuses personnes à fuir vers le sud ou plus loin », s’est inquiétée vendredi Eujin Byun, porte-parole du HCR, lors d’un point de presse à Genève.
Des centaines de milliers de personnes sans abri
Ces derniers développements interviennent alors que le HCR est préoccupé par l’aggravation rapide de la crise humanitaire dans l’est de la RDC, où le manque d’accès aux personnes déplacées entrave l’acheminement d’une aide d’urgence.
Des tirs d’artillerie lourde et des pillages ont détruit 70.000 abris d’urgence autour de Goma et Minova dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, de sorte qu’environ 350.000 personnes déplacées à l’intérieur du pays se retrouvent une fois de plus sans toit.
« Des centaines de milliers de personnes déplacées sont maintenant dans des abris de fortune surpeuplés, des églises, des écoles et des hôpitaux. Les personnes déplacées à Goma sont également touchées par l’augmentation de la criminalité », a précisé la porte-parole du HCR.
Un père emmène son fils blessé pour qu’il soit soigné dans un hôpital près de Goma, dans l’est de la RD Congo.
L’insécurité et les déplacements continus compliquent l’assistance
Alors qu’environ 100.000 personnes ont tenté de retourner dans leur région d’origine, où les maisons ont été endommagées et où les services essentiels sont rares, voire inexistants, de nombreuses autres restent bloquées dans des centres collectifs, des sites de personnes déplacées endommagés ou dans des communautés d’accueil.
Selon le HCR, la peur des munitions non explosées, les maisons détruites et le manque de services essentiels sont des « obstacles importants » à un retour en toute sécurité des déplacés.
Plus largement, la crise s’aggrave à mesure que les gens fuient vers des zones où l’aide humanitaire ne peut les atteindre en raison de l’insécurité.
Dans le Sud-Kivu, plus de 50 % des organisations humanitaires apportant un soutien essentiel aux victimes de violences sexuelles déclarent ne pas pouvoir atteindre les personnes dans le besoin en raison de l’insécurité et des déplacements continus.
Dans le même temps, au Nord-Kivu, la destruction des installations sanitaires, y compris les morgues, et les hôpitaux surpeuplés, augmentent le risque de propagation des maladies infectieuses, dont le choléra, le paludisme et la rougeole.
Appel à protéger les déplacés
Sur le terrain, les équipes du HCR continuent d’aider les personnes déplacées autant que possible. « Elles ont vu des familles emballer une fois de plus le peu d’affaires qu’il leur restait, piégées dans l’incertitude, incapables de rester, mais n’ayant pas d’endroit sûr où aller », a rapporté Mme Byun.
En réponse à la détérioration de la situation humanitaire, le HCR s’est dit prêt à aider les communautés à se relever en fournissant des abris et des articles de secours aux ménages vulnérables.
À cette fin, l’agence onusienne a appelé à une cessation immédiate des hostilités afin d’assurer la sécurité des civils, y compris des personnes déplacées.
Le HCR a également exhorté toutes les parties à cesser les attaques contre les infrastructures civiles et à garantir un accès humanitaire sans entrave.
La lutte contre la mpox impactée
De son côté, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) note que la réponse à l’épidémie de mpox (variole simienne) est « fortement impactée » dans l’est de la RDC, en particulier à Goma et dans la zone adjacente.
« Avec le conflit qui touche désormais le sud du Sud-Kivu, la RDC est le pays le plus touché par l’épidémie de clade Ib, dont elle est l’épicentre », a déclaré aux journalistes à Genève, Christian Lindmeier, porte-parole de l’OMS.
La situation est d’autant plus préoccupante que les autorités sanitaires ont perdu tout contact avec certains patients qui étaient isolés avant le début des hostilités à Goma. Sur 143 cas confirmés de mpox dans les unités d’isolement à Goma, 128 avaient fui par crainte pour leur vie.
Seuls 59 d’entre eux ont été retrouvés.
« Cette situation est bien sûr dangereuse pour tout le monde et risque d’occasionner de nouvelles infections », a ajouté M. Lindmeier.
Un agent de santé à Goma, en RD Congo, tenant une seringue contenant une dose de vaccin MVA-BN.
14.500 cas confirmés, dont 43 décès en RDC un an
Au-delà du danger pour les patients, avec la crise actuelle, certains centres de santé sont fermés, d’autres pillés, et certains travailleurs de la santé ont également fui en quête de sécurité.
Dans ces conditions, les populations ne peuvent pas accéder aux soins de santé.
« Le tableau est donc très sombre », a insisté le porte-parole de l’OMS, relevant que l’escalade de la violence dans l’est du pays pose des défis supplémentaires à la réponse au virus mpox.
La RDX continue d’être confrontée à une forte charge de morbidité due à la variole.
Bien que de nombreuses provinces fassent état de tendances stables en ce qui concerne les cas, la situation dans le pays reste préoccupante, de nombreuses régions étant le théâtre d’une transmission soutenue.
Du 1er janvier 2024 au 2 février 2025, 14.558 cas ont été confirmés, dont 43 décès, ont été signalés dans le pays, qui reste le plus touché par la variole simienne.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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