Les rituels, l’esthétique et les pratiques sociales du henné, ou bien encore le savoir-faire des couvreurs-zingueurs parisiens font partie des nouvelles inscriptions.

La Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel est un traité adopté par la Conférence générale de l’UNESCO en 2003. La Convention est entrée en vigueur en 2006 à la suite de sa ratification par 30 États parties. Elle a été ratifiée à ce jour par 183 États.

Cet instrument international répond à la nécessité de redéfinir la notion de patrimoine, apportant ainsi une reconnaissance aux formes d’expression culturelles qui n’entrent pas dans la conception matérielle du patrimoine telle que définie par la Convention de 1972 pour la protection des sites et des monuments, naturels et culturels.

« Avec plus de 700 pratiques culturelles inscrites à ce jour, cette Convention a réinventé la notion même de patrimoine, au point que nous ne pouvons plus séparer le matériel de l’immatériel, les lieux des pratiques », a déclaré la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Audrey Azoulay.

« Il est de notre responsabilité de promouvoir ce patrimoine qui, loin d’être folklorique, loin d’être figé dans le temps et éloigné de la réalité d’aujourd’hui, est bel et bien vivant et essentiel », a-t-elle ajouté.

Voici, certaines des nouvelles inscriptions :

Les pratiques et expressions culturelles liées au balafon et au kolintang au Mali, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et en Indonésie

Mali, Burkina Faso, Côte d’Ivoire and Indonésie

© Manado Independent School, Indonesia

Les cours de Kolintang au collège font partie du programme régulier de certaines écoles en Indonésie. C’est un moyen de transmettre les techniques de jeu de l’instrument à travers les générations.

Le balafon (au Mali, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire) et le kolintang (en Indonésie) désignent un ensemble de xylophones en bois de différentes longueurs. Les instruments indonésiens et ouest-africains présentent des similitudes au niveau des matériaux, des formes, des clés, des fonctions, des processus de transmission et des valeurs. Ils sont censés représenter le respect mutuel et la tolérance et promouvoir l’unité et la vie pacifique et harmonieuse. Pour ses porteurs et ses praticiens, le kolintang favorise le dialogue et la compréhension, et son existence est un symbole de respect de la diversité culturelle.

Les arts du spectacle chez les ṭwāyef de Ghbonten

Tunisie

En Tunisie, les ṭwāyef sont des troupes de poètes-chanteurs affiliées à la tribu des Ghbonten. Les troupes, revêtues de robes blanches et de chechias (bonnets) écarlates, interprètent des cantiques ou des chansons. Elles sont accompagnées par le chenna, un tambour traditionnel. Composée d’un chef et d’un groupe d’interprètes masculins, chaque troupe s’enorgueillit d’un répertoire unique de chants allant du sacré au profane, mêlant humour et solennité. Cette pratique festive et intergénérationnelle est un facteur d’identification et d’unité et un moyen de transmission des normes sociales.

Le costume féminin de cérémonie dans le Grand Est de l’Algérie : savoir-faire associés à la confection et à la parure de la « Gandoura » et de la « Melehfa »

Algérie

La « Gandoura » et la « Melehfa » sont des tenues traditionnelles portées par les femmes à l’occasion des fêtes telles que les mariages, les cérémonies et les fêtes nationales et religieuses. L’exhibition de ces costumes à ces occasions consolide, réaffirme et renforce les liens sociaux et cultive un sentiment de solidarité entre les individus et les communautés. Les connaissances et les compétences liées au tissage sont pratiquées dans les familles et les ateliers de confection, où elles contribuent à promouvoir le développement durable par le biais de l’artisanat et encouragent la créativité humaine.

Le henné : rituels, esthétique et pratiques sociales

Émirats arabes unis, Algérie, Bahreïn, Égypte, Iraq, Jordanie, Koweït, Mauritanie, Maroc, Oman, Palestine, Qatar, Arabie saoudite, Soudan, Tunisie, Yémen

Le henné est un arbre à feuilles caduques qui pousse dans les régions chaudes. Considérées comme sacrées par les communautés d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, ses feuilles sont récoltées deux fois par an pour être transformées en pâte. La pâte de henné est couramment utilisée par les femmes pour se parer. Symbole de joie, il est utilisé dans la vie quotidienne et lors d’occasions festives telles que les naissances et les mariages. Son utilisation, souvent accompagnée de manifestations orales, est liée à des règles et des traditions sociales vieilles de plusieurs siècles.

La culture foraine

Belgique, France

Chaque année, de février à novembre, la communauté des forains se déplace selon un itinéraire déterminé revenant toujours aux mêmes endroits. Accueillis par les autorités locales, ils installent leurs attractions – stands de nourriture, jeux et manèges – dans un espace public, où ils restent une journée ou plusieurs semaines. La communauté des forains vit sur le champ de foire et gère les attractions et les divertissements. Les attractions, qui font partie intégrante du patrimoine forain, sont conservées et utilisées par la même famille sur plusieurs générations.

Le Ngondo, culte des oracles de l’eau et traditions culturelles associées chez les Sawa

Cameroun

Les traditions du Ngondo sont basées sur le culte des oracles de l’eau par la communauté Sawa du Cameroun. Chaque année, de septembre à décembre, une caravane parcourt les quartiers anciens de Sawa avec des spectacles, des concours, des foires et un concours de beauté. Un rassemblement a lieu le premier dimanche de décembre sur les rives du Wouri pour voir un prêtre plonger d’une pirogue sacrée dans l’eau afin de récupérer un message des oracles. Ce message régit la vie de la communauté jusqu’à la prochaine célébration.

Les savoir-faire liés à la fabrication de l’attiéké en Côte d’Ivoire

Côte d’Ivoire

L’attiéké est un plat à base de tubercules de manioc cuits à la vapeur. Produit par les peuples lagunaires de Côte d’Ivoire, ce plat implique la culture et la récolte des tubercules de manioc, leur broyage et leur mélange avec du manioc fermenté pour préparer la semoule, et la cuisson à la vapeur de la semoule pour préparer le plat. C’est un plat accessible et abordable qui est devenu un incontournable des repas familiaux, mais aussi des restaurants et des cérémonies. Il contribue également à l’autonomie financière et à l’intégration sociale des femmes et des filles qui le produisent.

Le savoir-faire et les pratiques traditionnels liés à la fabrication et à la consommation de la cassave

Cuba, République dominicaine, Haïti, Honduras, Venezuela (République bolivarienne du)

La cassave est un pain rond fabriqué grâce au tubercule de manioc. À Cuba, en République dominicaine, à Haïti, au Honduras et en République bolivarienne du Venezuela, la cassave varie en termes de saveur (salée ou sucrée), de texture (molle ou dure), de taille et d’épaisseur. Dans la plupart des pays, elle est un élément essentiel de l’alimentation quotidienne et constitue un lien avec l’héritage autochtone et africain des communautés. Elle favorise également l’unité, chaque communauté valorisant sa propre fabrication de cassave tout en reconnaissant les pratiques des autres.

Les savoir-faire des couvreurs-zingueurs parisiens et des ornemanistes

France

La zinguerie parisienne englobe les connaissances et les compétences nécessaires à la restauration des toitures des immeubles haussmanniens construits au cours du XIXe siècle. La restauration d’une toiture consiste à enlever les anciennes pièces de zinc, à mesurer et à découper de nouvelles pièces sur mesure à l’aide d’une plieuse parisienne, puis à assembler et à fixer les pièces sur la toiture. Avec près de 80 % des toits de Paris recouverts de zinc, la ville est une archive vivante de ce savoir-faire qui façonne l’identité unique de son paysage urbain.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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