En sept ans, grâce à l’effort conjoint des Mossouliotes et de la solidarité internationale, cette cité multiculturelle martyrisée par Daech a réussi à renaître et inspire à nouveau.

« Sept ans plus tard, après avoir mobilisé plus de 115 millions de dollars, déblayé et déminé les lieux, conduit une vaste consultation avec la population et formé plus de 2.800 Iraquiens aux métiers de la restauration et du patrimoine, l’UNESCO achève ses chantiers et Mossoul recouvre des éléments essentiels de son identité », a salué la Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

« C’est une victoire collective, qui démontre à quel point le multilatéralisme peut être utile, concret et dans l’action », a ajouté Mme Azoulay lors de sa visite.
 

Le célèbre minaret penché Al-Hadba a retrouvé sa place dans le ciel de la ville, tandis que les cloches de l’église syriaque catholique Al-Tahira et du couvent dominicain Notre-Dame de l’Heure sonnent à nouveau.

Mossoul, ville historiquement multiculturelle

Mossoul – al-mawsil en arabe – signifie « le point de rencontre ». Pendant 2.500 ans, cette ville a été un carrefour des cultures, marquée par la coexistence de différentes communautés religieuses et linguistiques, le creuset de l’identité plurielle de l’Iraq. Le patrimoine de la vieille ville de Mossoul a toujours incarné ces valeurs de coexistence et d’ouverture.

Cet héritage multiculturel se distinguait dans le ciel de la ville par la présence du minaret Al-Hadba, érigé au XIIe siècle et haut de 45 mètres, auquel répondait à quelques dizaines de mètres de là le clocher de Notre-Dame de l’Heure et son horloge offerts aux Mossouliotes par l’impératrice Eugénie à la fin du XIXe siècle, à la suite de la première mission pontificale en Mésopotamie.

En juin 2014, le groupe terroriste Daech s’est emparé de la ville pour en faire sa capitale.

Depuis la Grande mosquée Al-Nouri, son chef, Abou Bakr al-Baghdadi, proclamait la création du califat islamique en Iraq. Des milliers de livres et d’objets anciens furent détruits ou pillés.

Daech ferma les cafés et poursuivi les artistes. Les minorités religieuses avaient pour choix de se convertir ou mourir. Le couvent Al Saa’a – Notre-Dame de l’Heure – devint un lieu de formation de djihadistes, et sa maison de prière adjacente un lieu d’emprisonnement et de torture.

Lors de sa déroute, en juillet 2017, Daech décida de dynamiter le minaret Al-Hadba et la Grande mosquée Al-Nouri. Seule une chaine humaine formée par des habitants avait alors permis d’éviter la destruction totale de ces deux monuments.

La société civile de Mossoul a montré son engagement pour renouer avec son patrimoine, sa culture, le savoir a salué la cheffe de l’UNESCO en parcourant les ruelles de la vieille ville.

« Faire revivre l’esprit de Mossoul »

En février 2018, moins d’un an après la libération de la ville, l’UNESCO avait lancé l’initiative « Faire revivre l’esprit de Mossoul », proposant non seulement de coordonner mais aussi de conduire directement la reconstruction de sites patrimoniaux détruits par la guerre.

Une première pour l’agence onusienne et une intervention d’une rare complexité : la vieille ville était détruite à 80%, vide de ses habitants ayant fui les combats et truffée de bombes non explosées.

Centre-vingt-quatre maisons historiques accueillent à nouveau des familles, le célèbre minaret penché Al-Hadba a retrouvé sa place dans le ciel de la ville, tandis que les cloches de l’église syriaque catholique Al-Tahira et du couvent dominicain Notre-Dame de l’Heure sonnent à nouveau. Enfin, d’ici quelques semaines, la Grande mosquée Al-Nouri, qui avait été détruite par Daech qui y avait planté son drapeau noir, pourra reprendre le fil de son histoire.

L’initiative de l’UNESCO s’est aussi traduite par la rénovation de 400 salles de classes à Mossoul et ses alentours, le soutien à la bibliothèque universitaire, la formation de plus de 5.000 enseignants et éducateurs à des programmes d’éducation à la paix et la conduite de nombreux projets culturels comme la relance de festivals et de centres d’art.

Au total, l’initiative de l’UNESCO a permis la création de 7.700 emplois, accélérant aussi la reprise de la vie économique.

Un exemple pour la région et pour le monde

« Grâce à l’engagement des Émirats arabes unis et de l’Union européenne ainsi que d’autres partenaires, sous l’impulsion de l’UNESCO, la société civile de Mossoul a montré son engagement pour renouer avec son patrimoine, sa culture, le savoir et lutter contre l’amnésie afin de se relever d’une tragédie profonde », a salué la cheffe de l’UNESCO en parcourant les ruelles de la vieille ville à la rencontre de ses habitants.

L’UNESCO sort elle aussi renforcée par cette initiative. L’Organisation a acquis une nouvelle expertise des situations post-conflit qu’elle est désormais en mesure de transposer sur d’autres théâtres de crise.

Les enseignements de son action à Mossoul ont déjà inspiré plusieurs de ses interventions – comme au Liban pour réhabiliter les écoles de Beyrouth endommagées par la double-explosion du port le 4 août 2020, ou en Ukraine pour protéger le patrimoine et aider à la poursuite de l’éducation en temps de guerre.

« Ce qui a été accompli à Mossoul est un exemple de ce qui pourra être fait à l’avenir par l’UNESCO et d’autres acteurs dans la région et dans le monde », a souligné Audrey Azoulay lors d’un discours devant le minaret Al-Hadba.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).

To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).

Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.