Sommet des BRICS : Guterres souligne le rôle du groupe dans le renforcement de la coopération mondiale

Il a exhorté les BRICS à contribuer à forger un système financier mondial plus équitable, à stimuler l’action climatique, à améliorer l’accès à la technologie et à œuvrer pour la paix, en particulier à Gaza, au Liban, en Ukraine et au Soudan.

Les BRICS ont été fondés en 2006 par le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, qui ont ensuite été rejoints par l’Afrique du Sud, l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie et les Émirats arabes unis. Ensemble, ils représentent près de la moitié de la population mondiale.

Répondre aux défis mondiaux

M. Guterres a salué leur précieux engagement et leur soutien à la résolution des problèmes internationaux.

« Mais aucun groupe ni aucun pays ne peut agir seul ou de manière isolée. Il faut une communauté de nations, travaillant comme une seule famille mondiale, pour relever les défis mondiaux », a-t-il déclaré, citant l’augmentation des conflits, le changement climatique, la montée des inégalités et la persistance de la pauvreté et de la faim, ainsi que la « crise de la dette qui menace d’étouffer les projets d’avenir de nombreux pays vulnérables ».

En outre, moins d’un cinquième des 17 Objectifs de développement durable (ODD) sont en bonne voie, la fracture numérique se creuse et les pays en développement ne sont pas représentés au sein d’organismes tels que le Conseil de sécurité de l’ONU et les institutions de Bretton Woods.

Pacte pour l’avenir

Insistant sur le fait que « cela doit changer », M. Guterres a souligné le Sommet de l’avenir, tenu à l’ONU en septembre, qui a proposé une feuille de route pour renforcer le multilatéralisme et faire progresser la paix, le développement durable et les droits de l’homme.

Les dirigeants ont adopté un Pacte pour l’avenir couvrant le développement durable, la paix et la sécurité internationales, la science et la technologie, la jeunesse et les générations futures et la transformation de la gouvernance mondiale.

Un Pacte numérique mondial et une Déclaration sur les générations futures figurent en annexe.

« Le Sommet de l’avenir a tracé la voie pour renforcer le multilatéralisme pour le développement et la sécurité mondiaux. Nous devons maintenant passer des paroles aux actes et nous pensons que les BRICS peuvent jouer un rôle très important dans cette direction », a-t-il déclaré.

Réformer l’architecture financière mondiale

M. Guterres a présenté quatre domaines d’action, à commencer par la finance.

Il a noté que le Pacte pour l’avenir appelle à accélérer la réforme de l’architecture financière internationale, qui est « dépassée, inefficace et injuste ».

Il comprend également un engagement à aller de l’avant avec un plan de relance des ODD pour soutenir les pays en développement en augmentant considérablement la capacité de prêt des banques multilatérales de développement.

« La Conférence sur le financement du développement et le Sommet sur le développement social de l’année prochaine sont deux étapes importantes pour faire avancer ces efforts », a-t-il dit.

Des objectifs climatiques ambitieux

En ce qui concerne le changement climatique, M. Guterres a souligné la nécessité de « prendre des mesures drastiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dès maintenant » afin de limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 degré Celsius.

Il a déclaré que la Conférence de l’ONU sur le climat, la COP29, qui se tiendra en Azerbaïdjan le mois prochain « donne le coup d’envoi aux pays pour produire de nouveaux plans de contributions déterminées au niveau national avec des objectifs 2035 alignés sur l’objectif de 1,5 degré ».

La conférence « doit aboutir à un résultat ambitieux et crédible sur le nouvel objectif de financement climatique », a-t-il ajouté. En outre, les pays développés doivent tenir leur promesse de doubler l’adaptation et le financement, et assurer des contributions significatives au Fonds pour les pertes et dommages.

Accès à la technologie

En attendant, chaque pays doit pouvoir accéder aux avantages de la technologie, et le Pacte numérique mondial s’engage à renforcer la coopération internationale et le renforcement des capacités dans ce domaine.

« Il comprend le premier accord véritablement universel sur la gouvernance internationale de l’intelligence artificielle pour donner à chaque pays une place à la table de l’IA », a-t-il déclaré. « Il appelle à la création d’un panel scientifique international indépendant sur l’IA et à l’ouverture d’un dialogue mondial sur sa gouvernance au sein des Nations Unies avec la participation de tous les pays ».

En outre, le Pacte demande des options de financement innovantes pour le renforcement des capacités en IA dans les pays en développement, a-t-il ajouté.

« Nous avons besoin de paix »

Pour conclure, M. Guterres a déclaré que la communauté internationale « doit renforcer et actualiser le mécanisme de paix », ce qui implique de faire en sorte que le Conseil de sécurité reflète mieux le monde d’aujourd’hui.

Il a noté que le Pacte pour l’avenir contient des mesures importantes en matière de désarmement. Il s’agit notamment du premier accord multilatéral sur le désarmement nucléaire depuis plus d’une décennie, ainsi que des mesures visant à lutter contre la militarisation de l’espace et l’utilisation d’armes autonomes létales.

« Dans tous les domaines, nous avons besoin de paix », a-t-il déclaré. « Nous avons besoin de paix à Gaza avec un cessez-le-feu immédiat, la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, la livraison efficace de l’aide humanitaire sans obstacles, et nous devons faire des progrès irréversibles pour mettre fin à l’occupation et établir la solution à deux États, comme cela a été récemment réaffirmé une fois de plus par une résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies »

La paix est également nécessaire au Liban, avec une cessation immédiate des hostilités, en passant par la pleine mise en œuvre de la résolution 1701 (2006) du Conseil de sécurité des Nations Unies.

« Nous avons besoin de la paix en Ukraine. Une paix juste conforme à la Charte des Nations Unies, au droit international et aux résolutions de l’Assemblée générale », a-t-il poursuivi. « Nous avons besoin de la paix au Soudan, avec toutes les parties faisant taire leurs armes et s’engageant sur la voie d’une paix durable ».

Le Secrétaire général a rappelé que ces messages étaient les mêmes qu’il avait délivrés au segment de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre.

« Malheureusement, ils restent valables ici et maintenant », a-t-il dit. « Partout, nous devons défendre les valeurs de la Charte des Nations Unies, l’Etat de droit et les principes de souveraineté, d’intégrité territoriale et d’indépendance politique de tous les États ».