« Les 30 et 31 janvier 2025, environ 3.700 ménages ont été déplacés de différents villages de la localité d’El Fasher, au Darfour-Nord », a indiqué l’OIM, dans un communiqué.
Un précédent rapport faisait état du déplacement de de divers villages de la région d’El Fasher, soit près de 3.960 ménages entre le 25 et le 27 janvier dernier. Ces déplacements seraient dus à « des problèmes de sécurité accrus dans la localité ».
La situation reste tendue et imprévisible.
Les ménages auraient été déplacés des villages de Shagra A, Shagra B, Shagra C, Golo et Jouki vers d’autres lieux de la localité d’El Fasher. Des incendies de biens personnels ont également été signalés.
Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires), en guerre contre l’armée depuis avril 2023, contrôlent toutes les capitales des Etats de la vaste région du Darfour, à l’exception d’El Fasher, chef-lieu du Darfour-Nord. El Fasher abrite quelque deux millions de personnes qui sont assiégées par les FSR depuis mai 2024.
Plus de de 605.000 déplacés en dix mois au Darfour-Nord
En dix mois (entre le 1er avril 2024 et le 31 janvier 2025), l’OIM indique avoir signalé 95 incidents qui ont déclenché des déplacements soudains à partir de localités du Darfour-Nord. Ces incidents ont entraîné le déplacement de plus de 605.000 personnes, soit plus de 121.000 ménages.
Sur l’ensemble des incidents signalés depuis avril 2024, près de 60 % se seraient produits dans la localité d’El Fasher, au Darfour-Nord.
« Des attaques ont été signalées dans presque tous les quartiers de la ville d’El Fasher, y compris le camp de déplacés d’Abu Shock, l’hôpital saoudien et les quartiers ouest de la ville d’El Fasher », note l’OIM.
Les équipes de l’agence onusienne ont également noté « une augmentation des attaques et des déplacements dans d’autres localités du Darfour-Nord depuis octobre 2024 », notamment à Kutum, Kebkabiya, Melit et Al Koma.
Depuis décembre 2024, des déplacements ont également été signalés à la suite d’un conflit intercommunautaire dans plusieurs localités de la localité de Dar As Salam (près de 10 % du total des incidents survenus au Darfour-Nord depuis avril 2024).
Une hausse des cas de malnutrition sévère dans l’État de Khartoum
Par ailleurs, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) s’est alarmé par les rapports faisant état d’attaques continues sur le camp de déplacés d’Abu Shouk, près d’El Fasher, où « des conditions de famine ont été identifiées à la fin du mois de décembre ».
L’OCHA est également très préoccupé par l’augmentation des cas de malnutrition sévère dans l’État de Khartoum. Les rapports locaux font état de plus de 70 décès liés à la faim, principalement chez les enfants.
Rien qu’en janvier, plus de 1.100 cas de malnutrition sévère ont été enregistrés dans trois quartiers d’Omdurman, ce qui souligne le besoin urgent d’une aide alimentaire et d’une cessation des hostilités. Les taux de malnutrition sont particulièrement élevés dans les zones où les restrictions d’accès ont forcé la fermeture des cuisines communautaires sur lesquelles de nombreuses familles comptaient pour survivre.
Des rapports d’arrestations et de harcèlement de déplacés internes
De son côté, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) note que la situation humanitaire au Soudan continue de se détériorer en raison de l’escalade du conflit, des déplacements massifs et des graves pénuries de services essentiels.
Selon l’agence onusienne basée à Genève, les combats en cours à Khartoum, au Darfour Nord, dans les Etats du Nil Blanc, du Nil Bleu et d’Al Jazirah, combinés à des pénuries d’argent, à un accès humanitaire restreint et à des dommages aux infrastructures, exacerbent les vulnérabilités.
« Les préoccupations en matière de protection restent élevées, avec des rapports d’arrestations, de détentions et de harcèlement des déplacés internes et des réfugiés, ainsi qu’une augmentation de la violence sexiste et des risques liés à la protection des enfants », alerte le HCR.
Depuis avril 2023, les paramilitaires des FSR sont en guerre contre l’armée, un conflit qui a déraciné plus de 12 millions, dont 8,8 millions à l’intérieur du pays et 3,3 millions dans les pays voisins.
Parmi ces réfugiés soudanais, plusieurs ont pris la direction du Soudan du Sud où les centres de transit de Renk sont toujours « en surcapacité de 342 % », laissant des milliers de personnes dans des abris de fortune avec une protection inadéquate.
Plus d’un million de personnes dont des réfugiés soudanais et des rapatriés sud-soudanais sont arrivées au Soudan du Sud depuis le début de la crise, selon un décompte effectué le 26 janvier dernier.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).
To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).
Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.