Signé en 2018 pour mettre fin à des années de conflit, l’accord de paix revitalisé prévoyait initialement un délai de trois ans pour la tenue d’élections et la formation d’un gouvernement démocratique. 

Or, cette transition a été prolongée à quatre reprises, les principaux objectifs politiques, sécuritaires et de gouvernance n’ayant toujours pas été atteints.

En vertu de la dernière prolongation, annoncée par les autorités en septembre dernier, des élections générales devraient avoir lieu dans le pays en décembre 2026.

Des progrès qui se font attendre

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan du Sud, Nicolas Haysom, a souligné que même si les citoyens du pays ont fait preuve de patience, ils s’attendent désormais à des progrès.

« Ils souhaitent vivement que les dirigeants se concentrent sur les objectifs fixés dans l’accord de paix, sans plus tarder », a-t-il déclaré lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la situation dans le pays.

Alors que les objectifs de l’accord stagnent dans plusieurs domaines clés, M. Haysom a exhorté les dirigeants du Soudan du Sud à accélérer la réforme du secteur de la sécurité, les préparatifs électoraux, la réforme constitutionnelle et celle des procédures judiciaires.

« Le temps presse déjà pour la période de transition prolongée », a-t-il insisté.

Des lacunes importantes

Malgré certaines avancées, des lacunes majeures persistent, notamment en ce qui concerne l’organisation des élections en décembre 2026.

En effet, selon M. Haysom, des conditions essentielles ne sont toujours pas remplies, notamment le déploiement de forces de sécurité unifiées, la sensibilisation des électeurs et l’adoption d’un code de conduite entre les partis politiques et les autres parties prenantes au conflit.

« Nous n’avons pas encore vu le plan de travail harmonisé promis précédemment, avec un calendrier opérationnel pour les élections », a regretté M. Haysom.

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Soudan du Sud et chef de la MINUSS, Nicolas Haysom, au Conseil de sécurité.

Inquiétudes sécuritaires croissantes

La violence communautaire reste par ailleurs un facteur majeur d’insécurité, a estimé le Représentant spécial.

Cette dernière affecte de manière disproportionnée les populations vulnérables, notamment les femmes et les enfants.

Les récents affrontements entre groupes armés en Équatoria occidental, ainsi que les rapports faisant état de points de contrôle illégaux, mettent en évidence la fragilité de l’environnement sécuritaire, a-t-il noté.

Dans le même temps, le conflit entre armées rivales au Soudan voisin a des répercussions sur le pays.

Il s’est notamment traduit par des troubles violents dans la capitale Juba, suite à des informations concernant l’exécution de ressortissants Soudanais du Sud dans la région soudanaise de Wad Madani.

Crise humanitaire

Plus d’un million de réfugiés soudanais ont fui récemment vers le Soudan du Sud. Ils viennent s’ajouter aux 9,3 millions de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire dans le pays.

La crise économique s’aggrave également, alors que l’inflation atteint désormais 107 % et que les prix des denrées alimentaires ont doublé. Les fonctionnaires ne sont quant à eux pas payés depuis 10 mois.

Parallèlement, les conditions sanitaires se détériorent, avec plus de 23.000 cas de choléra signalés, une flambée exacerbée par les inondations de 2024.

La maladie continue de se propager, en particulier dans les zones reculées où l’accès aux soins de santé est limité.

Le plan de réponse aux besoins humanitaires du Soudan du Sud en 2025 vise à fournir une assistance et une protection vitales à 5,4 millions de personnes, mais son financement reste un défi crucial.

L’ONU a lancé un appel à financer 1,7 milliard de dollars pour répondre aux besoins urgents du pays cette année.

Contraintes opérationnelles de la MINUSS

M. Haysom, qui dirige également la Mission de maintien de la paix des Nations Unies dans le pays (MINUSS) a fait le point sur les défis logistiques auxquels cette dernière est confrontée, suite notamment à la demande du  gouvernement du pays d’évacuer une partie du quartier général de la MINUSS dans un délai de 45 jours.

M. Haysom a jugé que cette demande impose des « coûts importants » et des obstacles logistiques que la MINUSS n’est pas actuellement en mesure de gérer.

Il a également indiqué que les restrictions imposées aux déplacements des soldats de la paix dans certaines zones continuent de limiter la capacité de la mission à assurer la sécurité des résidents et l’acheminement de l’aide humanitaire.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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