Alors que le Soudan du Sud a accédé à l’indépendance il y a plus de dix ans et a pris des engagements répétés en faveur de la paix pendant les années de guerre civile, la Commission a constaté que les mêmes types d’abus persistent, impliquant souvent des fonctionnaires de haut rang.
« Il est inadmissible que, tant d’années après l’indépendance du pays, les dirigeants politiques poursuivent leurs violentes contestations à travers le pays et laissent tomber le peuple sud-soudanais », a déclaré à Genève la présidente de la Commission, Yasmin Sooka.
Des violences ethniques extrêmes
Le rapport décrit la situation à Tambura, où les forces armées et les milices ont infligé des violences extrêmes à caractère ethnique en 2024, ravivant les tensions du conflit de 2021.
Les élites politiques, tant aux niveaux local que national, ont activement alimenté cette violence tout en restant au pouvoir malgré les crimes passés.
La Commission a également tiré la sonnette d’alarme au sujet de la loi du « Livre vert » introduite dans l’État de Warrap en 2024, qui autorise les exécutions extrajudiciaires en cas de suspicion de pillage de bétail et de violence communautaire.
Lutter contre la corruption
En septembre 2024, les dirigeants du Soudan du Sud ont accepté de prolonger de deux ans les dispositions politiques transitoires, invoquant des contraintes de financement.
Le rapport de la Commission note que le gouvernement a généré 3,5 milliards de dollars de recettes entre septembre 2022 et août 2024, alors que les institutions essentielles – telles que les tribunaux, les écoles et les hôpitaux – restent sous-financées et que les fonctionnaires ne sont pas payés.
« Le financement des services essentiels et des institutions de l’État de droit exige la mise à terme de la corruption. Le vol de la richesse nationale prive les citoyens de justice, d’éducation et de soins de santé », a dit Carlos Castresana Fernández, autre membre de la Commission.
« Si l’on ne s’attaque pas à ce pillage systémique, aucun accord de paix ne se traduira jamais par des changements significatifs », a-t-il ajouté.
La Commission sur les droits de l’homme au Soudan du Sud est un organe indépendant mandaté par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Établie pour la première fois en mars 2016, elle a été renouvelée chaque année depuis. Ses trois commissaires ne font pas partie du personnel de l’ONU, ils ne sont pas rémunérés pour leur travail et siègent en toute indépendance.
L’oppression des Talibans s’aggrave en Afghanistan
Concernant l’Afghanistan, le Conseil des droits de l’homme a appris jeudi que l’oppression et la persécution des femmes, des filles et des minorités par les autorités de facto se sont aggravées, sans aucun signe d’amélioration.
« Quelque 23 millions de personnes, soit près de la moitié de la population, ont besoin d’une aide humanitaire, une situation qui s’est considérablement aggravée en raison des interruptions et des réductions de l’aide internationale », a déclaré le Rapporteur spécial sur l’Afghanistan, Richard Bennett.
L’expert indépendant en matière de droits de l’homme, qui n’est pas membre du personnel des Nations Unies, a prévenu que si rien n’était fait, les Talibans risquaient « d’intensifier, d’étendre et d’enraciner davantage leurs mesures de violation des droits du peuple afghan, en particulier des femmes et des jeunes filles, et probablement des minorités religieuses et ethniques ».
« L’absence de réponse forte et unifiée de la part de la communauté internationale a déjà enhardi les Talibans. Nous devons au peuple afghan de ne pas les enhardir davantage par une inaction persistante », a-t-il insisté.
Les Talibans ont pris le pouvoir en 2021 et ont depuis lors adopté une série de lois qui ont gravement entravé les libertés des femmes et des jeunes filles.
Ces lois interdisent notamment aux femmes et aux filles de fréquenter la plupart des salles de classe, de chanter ou de s’exprimer en dehors de leur domicile, ainsi que de voyager sans la présence d’un tuteur masculin.
Une oppression institutionnalisée
En décembre, les femmes ont pas été interdites d’étudier la médecine. Les fenêtres des immeubles résidentiels ont également été interdites car elles permettent d’entrevoir les femmes à l’intérieur.
« L’Afghanistan est aujourd’hui l’épicentre d’un système institutionnalisé de discrimination, d’oppression et de domination fondées sur le sexe, qui constitue un crime contre l’humanité, y compris le crime de persécution fondée sur le sexe », a déclaré M. Bennett en présentant son rapport.
M. Bennett a exhorté les États à veiller à ce que toute normalisation des liens diplomatiques avec les Talibans soit conditionnelle à des améliorations avérées en matière de droits de l’homme.
« Nous ne devons pas permettre que l’histoire se répète », a déclaré M. Bennett. « Cela aurait des conséquences catastrophiques en Afghanistan et au-delà.
Les experts indépendants en matière de droits de l’homme ne font pas partie du personnel des Nations Unies, ne sont pas rémunérés pour leur travail et sont indépendants de toute organisation ou de tout gouvernement.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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