« Le conflit ininterrompu au Soudan a infligé des souffrances immenses et transformé certaines parties du pays en véritable enfer », a déploré la Directrice des opérations et de la communication de la branche humanitaire de l’ONU (OCHA), lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la situation dans le pays.
Depuis avril 2023, le Soudan est en effet le théâtre d’une guerre entre les paramilitaires soudanais des Forces de soutien rapide (FSR) et l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, qui a pris les rênes du pays à la suite d’un putsch, en octobre 2021.
Les chiffres rapportés par Edem Wosornu, qui s’exprimait au nom du chef de l’humanitaire de l’ONU, Tom Fletcher, ont de quoi donner le vertige. Plus de 12 millions de Soudanais ont été déplacés par le conflit, dont environ un quart dans les pays voisins, et plus de la moitié de la population, soit 24,6 millions de personnes, souffre de faim aiguë.
À cela s’ajoute l’effondrement des services de santé, des millions d’enfants traumatisés et privés de l’éducation et une forte augmentation des violences sexuelles.
La Directrice des opérations et de la communication de la branche humanitaire de l’ONU (OCHA), Edem Wosornu, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur la situation au Soudan.
Le camp de Zamzam privé d’aide
Mme Wosornu a déploré la recrudescence des combats dans l’État du Darfour du Nord, à l’ouest du Soudan, où le camp pour personnes déplacées de Zamzam, l’un des plus importants du pays, est devenu un champ de bataille.
Selon la haute responsable de l’OCHA, des images satellite ont en effet confirmé l’utilisation d’armes lourdes dans et autour du camp au cours des dernières semaines.
Les principales installations du marché de Zamzam, dont dépend l’alimentation de centaines de milliers de civils déplacés, ont été détruites dans les combats, alors même que le camp est, depuis août dernier, l’une des cinq zones du pays où l’état de famine a été déclaré, d’après le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).
De nombreux civils ont été tués dans les combats, a précisé Mme Wosornu, dont au moins deux travailleurs humanitaires.
Face à la détérioration de la situation sécuritaire, l’ONG Médecins sans frontières (MSF), qui est le principal fournisseur de soins de santé et nutritifs à Zamzam, a annoncé lundi la cessation de ses opérations dans le camp.
De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) a également déclaré mercredi une pause des distributions de nourriture à Zamzam.
« Ces deux dernières semaines, une flambée de violence a contraint les partenaires du PAM d’évacuer le personnel du camp soudanais de Zamzam », a indiqué l’agence sur les réseaux sociaux.
« Seul un accès sûr et régulier aux communautés affamées peut faire reculer la famine », a-t-elle ajouté.
Escalade des combats à Khartoum et dans le sud
Parallèlement, Mme Wosornu a indiqué que la population civile était la cible de combats violents dans la région centrale de Khartoum, la capitale soudanaise.
L’agence des droits de l’homme de l’ONU a notamment été en mesure de vérifier des rapports faisant état d’exécutions sommaires dans des zones environnantes passées d’une faction à l’autre à la suite des affrontements.
Dans le sud du pays, la haute responsable a indiqué que les combats s’étendaient désormais à de nouvelles territoires du Kordofan du Nord et Sud, au détriment des civils et de l’accès humanitaire.
« Nous avons également pris connaissance de rapports choquants sur de nouvelles atrocités dans l’État du Nil Blanc, notamment une vague d’attaques au début du mois qui aurait tué des dizaines de civils », a-t- elle ajouté.
Dans ce contexte délétère, Mme Wosornu a salué la décision des autorités soudanaises de prolonger l’ouverture du point de passage d’Adré, à la frontière ouest du pays avec le Tchad, pour les mouvements humanitaires.
« Il ne s’agit cependant que d’une fraction de ce qui est nécessaire », a-t-elle nuancé, déplorant l’insécurité, les obstacles bureaucratiques persistants et l’ingérence des parties qui continuent selon elle de saper l’acheminement de l’aide.
6 milliards de dollars en 2025
Mme Wosornu a rappelé l’appel lancé par M. Fletcher et le plus haut responsable de l’ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, la semaine dernière, pour financer la réponse humanitaire à la crise soudanaise en 2025, à hauteur de 6 milliards de dollars.
Ces fonds permettront de venir en aide à près de 21 millions de Soudanais à l’intérieur du pays et à 5 millions de personnes dans les pays voisins, principalement des réfugiés soudanais.
« Il s’agit d’une somme d’argent stupéfiante, plus importante que tout autre appel coordonné par l’ONU dans l’histoire du Soudan », a-t-elle constaté.
Toutefois, elle a indiqué que l’ampleur des fonds demandés était à la mesure de la crise humanitaire « sans précédent » traversée par le Soudan et les Etats voisins.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).
To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).
Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.