« Les rapports récents sur la sécurité alimentaire sont les pires de l’histoire du pays », a ainsi averti Beth Bechdol, Directrice générale adjointe de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
La tendance actuelle est d’autant plus alarmante, a-t-elle rappelé, qu’au cours des 15 dernières années, seuls trois pays ont fait face, de manière avérée, à une situation de famine : la Somalie, en 2011; le Soudan du Sud, en 2017 et 2020; et, depuis l’an dernier, le Soudan.
Cinq nouvelles régions seront touchées d’ici mai 2025
Selon les dernières projections du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), sur lequel se basent les agences de l’ONU, les conditions de famine sont désormais présentes dans cinq zones du sud et de l’ouest du pays, dont les camps de déplacés de Zamzam, Salam et Abou Chouk, ainsi que la région des monts Nouba.
La famine, loin de se résorber, s’étend désormais à d’autres zones du pays. Au cours des trois prochains mois, cinq nouvelles localités, toutes situées dans l’Etat du Darfour du Nord, seront ainsi touchées, indique le nouveau rapport de l’IPC, qui anticipe également un risque de famine dans 17 autres zones du pays.
Au total, a souligné la Directrice générale adjointe de la FAO, près de la moitié de la population soudanaise, soit 24,6 millions de personnes, est en prise avec des niveaux d’insécurité alimentaire aiguë. Parmi elles, 15,9 millions de personnes se trouvent actuellement dans une phase critique (ou phase 3 de l’IPC), 8,1 millions dans un état d’urgence (phase 4) et 637.000 dans une situation catastrophique (phase 5).
Deux principaux facteurs : le conflit et les déplacements
« Ces résultats sont choquants, mais malheureusement pas surprenants », a déclaré quant à elle Edem Wosornu, Directrice de la Division des opérations et de la communication de la branche humanitaire des Nations Unies (OCHA).
Selon elle, les principaux vecteurs de famine au Soudan ont trait au conflit en cours depuis avril 2023 et aux déplacements de population occasionnés par ce dernier. Plus de 11,5 millions de Soudanais sont en effet déplacés à l’intérieur du pays, dont près de 8,8 millions depuis le début du conflit, auxquels s’ajoutent plus de 3,2 millions de réfugiés dans les pays voisins.
La persistance du conflit et les déplacements ont entraîné l’abandon et la destruction des terres et infrastructures agricoles, perturbant considérablement la production alimentaire locale dans un pays où près des deux tiers de la population dépendent de l’agriculture.
« Il s’agit d’une crise provoquée par l’être humain », a insisté Mme Wosornu, qui s’exprimait au nom du Secrétaire général adjoint de l’ONU aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, Tom Fletcher.
Des besoins humanitaires records pour 2025
Face à la détérioration des conditions humanitaires sur le terrain, Mme Bechdol et Mme Wosornu ont appelé à une cessation immédiate des hostilités et demandé à la communauté internationale de faire pression sur les belligérants pour qu’elles respectent le droit international humanitaire.
Plaidant pour un accès humanitaire « sans entraves », les deux hautes responsables ont en outre appelé à l’augmentation de l’aide internationale, alors que les montant total des besoins humanitaires pour le Soudan en 2025 s’élèvent à 4,2 milliards de dollars – un chiffre record – pour venir en aide à près de 21 millions de personnes dans le pays.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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