Selon les enquêteurs de l’ONU, les parties belligérantes doivent respecter strictement le droit international et protéger les civils, alors que les hostilités se sont considérablement intensifiées depuis le 27 novembre et menacent de s’étendre à de nouvelles régions de ce pays du Moyen-Orient.

Au cours du week-end, des groupes armés non étatiques menés par Hay’at Tahrir Al-Cham ont pris le contrôle de vastes zones, y compris la plus grande ville de Syrie, Alep. Les premiers rapports suggèrent que les combats pourraient s’étendre à d’autres parties du pays.

Le sort des minorités et des prisonniers de guerre

Dans le même temps, des rapports parus dans la presse notent que le gouvernement et ses alliés préparent une éventuelle contre-attaque, ce qui laisse présager que les civils qui souffrent déjà d’années de conflit, d’effondrement économique et de groupes armés et de forces de sécurité prédateurs, seront à nouveau pris entre deux feux.

L’équipe dirigée par Paulo Sérgio Pinheiro entend enquêter sur les attaques signalées qui touchent les infrastructures civiles dans la ville d’Alep, y compris au moins un hôpital et une résidence universitaire, ainsi que sur les frappes aériennes signalées sur la ville d’Idleb et d’autres zones civiles densément peuplées.

En outre, la Commission d’enquête surveille de près le traitement des civils, y compris les minorités et les prisonniers de guerre, à mesure que les forces d’opposition progressent dans les zones contrôlées par le gouvernement. La situation est également « instable » dans le nord d’Alep, où les forces de l’armée nationale syrienne ont pris le contrôle de zones à population kurde.

Photo ONU/Jean-Marc Ferré

Le Président de la Commission d’enquête internationale indépendante sur la Syrie, Paulo Sergio Pinheiro. Photo ONU/Jean-Marc Ferré

Des incidents extrêmement préoccupants

Pour sa part, le chef des droits de l’homme de l’ONU s’est dit extrêmement préoccupé par l’escalade des hostilités dans le nord-ouest de la Syrie depuis le 27 novembre. Une situation qui aggrave encore les souffrances endurées par des millions de civils.

« C’est tragique, car beaucoup vivent dans la misère depuis le début du conflit, il y a près de 14 ans », a déploré dans un communiqué, Volker Türk, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) indique avoir recensé un certain nombre d’incidents extrêmement préoccupants qui ont fait de nombreuses victimes civiles, dont un grand nombre de femmes et d’enfants, à la suite d’attaques menées à la fois par Hayat Tahrir al-Cham (HTS) et par les forces pro-gouvernementales. Les hostilités entraînent la destruction et l’endommagement de biens civils, notamment d’établissements de santé, de bâtiments abritant des institutions dédiées à l’éducation et de marchés alimentaires.

Les services du Haut-Commissaire Türk sont en train de vérifier les attaques meurtrières qui touchent les civils.

Par exemple, le 29 novembre, quatre civils ont été tués suite à de multiples frappes terrestres de HTS sur une zone abritant les dortoirs des étudiants de l’université d’Alep dans le quartier de Hamdaniyah. Selon les informations recueillies par le HCDH, toutes les victimes étaient des étudiants de l’université et, par la suite, de nombreux autres étudiants ont fui le complexe universitaire.

Protéger les civils et permettre l’acheminement de l’aide

Le 1er décembre, 22 civils ont été tués, dont trois femmes et sept enfants, et au moins 40 autres ont été blessés à la suite de multiples frappes aériennes menées par les forces pro-gouvernementales à Idlib. Selon les informations reçues, de multiples frappes aériennes ont touché un marché local et cinq zones résidentielles de la ville.

La plupart des victimes se trouvaient dans les rues près de leurs maisons et sur le marché au moment des frappes aériennes.  Les attaques aériennes ont également causé des dommages importants aux maisons civiles, aux magasins, au marché local, à la mosquée Al-Hayat et à l’école primaire Al-Fatih.

Le Haut-Commissaire exhorte toutes les parties à désamorcer la situation, à protéger les civils et à permettre l’acheminement de l’aide vitale à ceux qui en ont besoin.  En outre, Il appelle les tierces parties influentes à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour garantir le respect du droit humanitaire international, promouvoir le dialogue et empêcher que la violence actuelle n’exacerbe les souffrances du peuple syrien et n’enflamme davantage les tensions régionales.

« Nous rappelons à toutes les parties leurs obligations et responsabilités en vertu du droit international des droits de l’homme et du droit humanitaire : les civils et les infrastructures civiles doivent être protégés », a affirmé lors d’un point de presse à Genève, Jeremy Laurence, porte-parole du HCDH.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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