Il s’agit de sa première visite, « une première historique » en Syrie car « jamais auparavant un Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme ne s’était rendu dans ce pays. 

« La justice transitionnelle est cruciale à mesure que la Syrie avance » après la chute de Bachar al-Assad, a affirmé Volker Türk, au cours d’une conférence de presse dans la capitale syrienne à l’issue de sa visite de deux jours.

« La justice transitionnelle vise à reconnaître les victimes, à renforcer la confiance des individus dans les institutions de l’État, à consolider le respect des droits de l’homme et à promouvoir l’État de droit », a précisé le Haut commissaire.

Un processus de guérison sans vengeance

M. Türk a préconisé la mise en place « d’un processus de guérison, d’établissement de la vérité et de réconciliation qui soit entièrement pris en charge par les autorités nationales ».

« La vengeance et le règlement de comptes ne sont jamais la solution », a affirmé le chef des droits de l’homme à l’ONU.

Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH) s’est dit prêt à soutenir les initiatives de justice transitionnelle et toutes les autres réformes de l’État de droit qui vont de l’avant.

« Nous savons que ces processus ont démontré à maintes reprises qu’ils pouvaient contribuer à répondre aux griefs et aux divisions en mettant fortement l’accent sur le sort des victimes », a souligné le défenseur des droits humains.

Dans ces « moments décisifs » pour la Syrie après des décennies de répression, le vœu le plus cher du Haut-commissaire est que tous les Syriens puissent s’épanouir ensemble, indépendamment de leur sexe, de leur religion ou de leur appartenance ethnique, et construire un avenir commun.

S’attaquer aux fautes commises au cours des cinq dernières décennies

Au cours des 14 dernières années, le Bureau des droits de l’homme des Nations Unies a travaillé surveillant, documentant et publiant de nombreux rapports pour attirer l’attention du monde sur la situation extrêmement grave des droits de l’homme en Syrie.  Selon l’ONU, les crimes de guerre les plus graves et même les crimes contre l’humanité ont été documentés au cours des années de conflit.

A Damas, M. Türk s’est ainsi inquiété du sort de ces milliers de personnes qui sont mortes dans les prisons du pays.

Pour aller de l’avant, il est essentiel de s’attaquer aux fautes commises par tous les acteurs en Syrie au cours des cinq dernières décennies, a insisté le chef des droits de l’homme de l’ONU.

Pour le HCDH, l’urgence est à la reddition des comptes des responsables de graves violations des droits de l’homme et de crimes.

Le sort de dizaines de milliers de prisonniers et disparus

« Les disparitions forcées, la torture, l’utilisation d’armes chimiques, parmi d’autres crimes atroces, doivent faire l’objet d’une enquête complète », a-t-il ajouté. « Et ensuite, la justice doit être rendue, de manière équitable et impartiale. Les Syriens eux-mêmes m’ont répété à maintes reprises que c’était ce qu’ils voulaient ».

Par ailleurs, le sort de dizaines de milliers de prisonniers et disparus constitue l’un des aspects les plus douloureux du drame syrien, dans un pays déchiré par plus de 13 ans d’une guerre civile qui a fait plus d’un demi-million de morts. De nombreuses personnes auraient été enterrées dans des fosses communes après avoir été torturées dans les prisons.

Mardi, M. Türk a visité la prison de Sednaya, symbole de la répression de masse de l’ancien pouvoir et a rencontré un ancien détenu qui lui a raconté les traitements cruels qu’il a subis.

Pour un assouplissement « urgent » des sanctions internationales

A noter qu’au cours de sa visite en Syrie, M. Türk a rencontré le Président de facto, Ahmad Al-Sharaa, échangeant sur les « opportunités et des défis qui attendent cette nouvelle Syrie ».

« Il a reconnu et m’a assuré de l’importance du respect des droits de l’homme pour tous les Syriens et pour toutes les différentes composantes de la société syrienne », a fait valoir M. Türk, soulignant que « l’intégrité territoriale, l’indépendance et la souveraineté de la Syrie font toujours l’objet de menaces très réelles qui doivent être pleinement respectées et rigoureusement défendues ».

Le Haut-Commissaire a demandé un assouplissement des sanctions économiques contre la Syrie après la chute de Bachar al-Assad.

« Alors que la communauté internationale examine la question des sanctions, il est essentiel de garder à l’esprit l’impact que celles-ci ont sur la vie du peuple syrien », a déclaré M. Türk lors la conférence de presse à Damas.

« Je demande donc une réévaluation urgente des sanctions (..) en vue de les lever », a ajouté le chef des droits de l’homme.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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