Dans une déclaration adoptée vendredi par ses 15 États membres, le Conseil condamne les massacres de civils commis depuis le 6 mars dernier dans les provinces côtières de Lattaquié et Tartous à l’encontre de la minorité alaouite, une branche de l’islam chiite dont est issu le clan de Bachar al-Assad, l’ex-dictateur syrien tombé le 8 décembre dernier.
Selon la presse, ces massacres ont eu lieu dans le cadre d’affrontements violents dans les deux provinces entre des hommes armés fidèles au régime déchu d’al-Assad et les forces de sécurité des autorités syriennes de transition.
Plus de 1.300 personnes auraient péri au cours des affrontements, dont de nombreux civils tués par les forces gouvernementales du président par intérim, Ahmed al-Charaa, chef des combattants islamistes de Hayat Tahrir Al-Cham, victorieux d’al-Assad.
Montée des tensions intercommunautaires
Face à cette montée des tensions intercommunautaires dans le nord-ouest syrien, le Conseil demande aux parties de mettre immédiatement fin aux violence et de s’abstenir de toute provocation, ainsi que de garantir un accès humanitaire sans entrave aux populations touchées.
Les personnes qui se sont rendues ou ont déposé leurs armes doivent être traitées avec humanité, estiment les membres du Conseil, appelant les autorités syriennes de transition, sous l’égide du président al-Charaa, à protéger tous les habitants du pays, « indépendamment de leur appartenance ethnique ou religieuse ».
À ce titre, le Conseil prend acte de l’annonce par les autorités intérimaires de la création d’une commission indépendante chargée d’enquêter sur les violences et leurs auteurs. Il demande que des enquêtes de fond soient menées rapidement, de manière impartiale et dans la transparence, afin que tous les auteurs des massacres soient traduits en justice.
Des abris fournis par l’ONU et ses partenaires dans le nord-ouest de la Syrie.
Processus politique et justice transitionnelle
Les membres du Conseil saluent le fait que les autorités intérimaires aient publiquement condamné les violences. Aux vues des tensions actuelles, ils jugent urgent d’engager des processus de justice et de réconciliation inclusifs pour parvenir à une paix durable en Syrie.
Le Conseil demande en outre la mise en œuvre d’un processus politique de transition inclusif, dirigé par les Syriens et facilité par l’ONU, afin de répondre aux aspirations démocratiques légitimes de toute la population du pays.
Préoccupé par la menace terroriste en Syrie, le Conseil demande par ailleurs aux autorités de prendre des mesures décisives contre les combattants terroristes étrangers présents sur le sol syrien.
Réponse humanitaire
Dans ce contexte, Stéphane Dujarric, le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, a indiqué que l’organisation et ses partenaires s’évertuent à soutenir la réponse humanitaire dans les zones côtières touchées par les violences.
« Nos partenaires travaillant dans le secteur de la santé soutiennent les structures des provinces de Tartous et de Lattaquié et leur fournissent du matériel médical », a-t-il souligné vendredi, lors d’un point de presse.
Le coordinateur humanitaire de l’ONU pour la Syrie, Adam Abdelmoula.
De son côté, le plus haut responsable humanitaire des Nations Unies en Syrie, Adam Abdelmoula, a dirigé jeudi une mission à Harasta, dans la banlieue de Damas, au sud-ouest de la Syrie, où plus de 700 familles précédemment déplacées dans le nord-ouest du pays sont récemment rentrées chez elles.
« Nombre d’entre elles vivent désormais dans des bâtiments détruits », a dit M. Dujarric, précisant que 80 % de la ville avait été dévastée par le conflit, y compris des quartiers entiers qui doivent être reconstruits.
À cette fin, le porte-parole a rappelé qu’une conférence de soutien à la Syrie aurait lieu lundi, à Bruxelles, en présence notamment du chef des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher.
Appel à des mesures politiques urgentes
En attendant, l’envoyé spécial de l’organisation pour la Syrie, Geir O. Pedersen, a appelé vendredi à prendre des mesures audacieuses de toute urgence pour créer un gouvernement de transition et un organe législatif « crédibles et ouverts à tous » dans le pays.
A l’occasion de l’anniversaire du conflit syrien, il a également plaidé pour un processus de rédaction d’une nouvelle constitution à long terme, ainsi qu’une véritable justice transitionnelle.
L’appel de l’envoyé spécial est intervenu au lendemain de la signature par le président par intérim d’une déclaration constitutionnelle pour la période transitoire, qui annonce un régime présidentiel fort jusqu’à la rédaction d’une constitution et l’organisation d’élections dans cinq ans.
L’Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Geir Pedersen, à Damas.
La transition en péril
M. Pedersen s’est toutefois dit préoccupé par les violences « effroyables » perpétrées ces derniers jours contre des civils dans les régions côtières du nord-ouest et par la reprise des combats à la suite d’attaques contre les autorités intérimaires.
Plus de trois mois après la chute du régime d’al-Assad, il a estimé que la Syrie se trouvait à un moment charnière.
« Un climat de méfiance et de peur pourrait mettre en péril l’ensemble de la transition. En s’appuyant sur le récent dialogue national et en le dépassant, il est essentiel de mettre en place des actions concrètes d’inclusion réelle », a estimé M. Pedersen.
Influence extérieure
L’envoyé spécial pour la Syrie a par ailleurs exhorté tous les États impliqués de près ou de loin dans le conflit syrien à respecter la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale du pays et à s’abstenir de prendre des mesures susceptibles de « rendre la transition plus difficile ».
Il a invité les pays donateurs et ceux qui ont imposé des sanctions à Damas à « prendre les mesures nécessaires pour assurer un environnement dans lequel la transition puisse réussir ».
Après cinq décennies d’une dictature sanglante et quatorze années de conflit, l’envoyé spécial a rappelé l’importance de garantir la stabilité et la prospérité de la Syrie.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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