Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, Khaled Khiari, le Sous-Secrétaire général pour le Moyen-Orient, l’Asie et le Pacifique, a souligné l’ampleur de la campagne militaire israélienne dans l’ensemble de la Syrie, depuis la chute du régime de Bachar al-Assad, en décembre 2024.
« Il y a eu des centaines de raids aériens israéliens rapportés à travers la Syrie depuis le 8 décembre de l’année dernière, dans le sud-ouest, sur la côte syrienne, dans le nord-est, à Damas, Hama et Homs », a-t-il dit.
De son côté, Israël affirme mener des opérations dans un but purement préventif, afin de détruire des cibles militaires présentant une menace pour le pays, qui ne dissimule désormais plus sa présence croissante sur le plateau du Golan.
Violations de l’accord sur le Golan
« L’armée israélienne a publiquement confirmé avoir établi plusieurs positions dans la zone de séparation sur le Golan », a indiqué M. Khiari.
Ces développements s’inscrivent en violation de l’Accord de désengagement des forces conclu par le pays avec la Syrie en 1974, qui définit une zone frontalière démilitarisée sur le plateau du Golan syrien, dont une partie est occupée par Israël depuis la guerre des Six Jours de 1967. Seule la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) est censée patrouiller dans cette zone, dite « de séparation ».
Or, M. Khiari s’est inquiété des déclarations récentes de certains responsables israéliens, qui ont évoqué l’intention du pays de rester en Syrie « jusqu’à nouvel ordre ».
Théâtre des opérations instable pour la FNUOD
Dans ces circonstances, l’environnement opérationnel de la FNUOD est de plus en plus instable, comme l’a indiqué lors de la réunion du Conseil Jean-Pierre Lacroix, le chef des opérations de paix de l’ONU.
« L’armée israélienne occupe actuellement 12 positions établies du côté Bravo : 10 dans la zone de séparation et deux dans la zone de limitation », a indiqué M. Lacroix, en référence au côté syrien, dit « secteur Bravo ».
Selon M. Lacroix, le 3 avril, le personnel de la FNUOD a notamment observé des soldats israéliens à bord de véhicules se déplaçant en direction du secteur Bravo, suivi de multiples explosions dans la partie sud de la zone, probablement dues à des tirs d’artillerie des forces israéliennes.
La FNUOD doit jouir d’une liberté de mouvement dans sa zone d’opérations.
Les forces israéliennes continuent également de construire des obstacles le long de la ligne de cessez-le-feu et ont, à plusieurs reprises, fait voler des avions et des hélicoptères dans la zone de séparation.
Israël affirme que cette campagne de « démilitarisation du sud de la Syrie » ne cache aucune ambition territoriale et vise uniquement des « éléments terroristes ». Mais la capacité de la FNUOD, qui renforce sa coopération avec les autorités syriennes de transition dans le secteur Bravo, à surveiller la mise en œuvre de l’accord de 1974 est entravée.
« La FNUOD doit jouir d’une liberté de mouvement dans sa zone d’opérations », a insisté M. Lacroix.
Raids à l’intérieur de la Syrie
Les opérations israéliennes en Syrie ne se limitent pas à la frontière du Golan.
Le 3 avril, également, selon des informations transmises par la Mission permanente de la Syrie à l’ONU, Israël aurait mené des frappes simultanées contre plusieurs sites militaires stratégiques dans la capitale du pays, Damas, et dans les aéroports militaires des villes de Hama et Homs.
Les autorités syriennes de transition ont vivement condamné ces attaques, les qualifiant de « violation flagrante du droit international et de la souveraineté syrienne » et « de tentative de déstabilisation » de la Syrie.
La transition syrienne menacée
Khaled Khiari s’inquiète quant à lui des conséquences de ces opérations pour la stabilité de la Syrie. « De tels faits accomplis ne sont pas aisément réversibles. Ils menacent une transition politique fragile de la Syrie », a-t-il mis en garde.
Le haut responsable a ainsi rappelé une déclaration publiée par le Conseil de sécurité, le du 14 mars, dans laquelle il réaffirme son « engagement fort envers la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de la Syrie », et exhorte les États voisins « à s’abstenir de toute action ou ingérence susceptible de déstabiliser davantage » le pays.
Après quatorze ans de guerre civile, la Syrie doit en effet être soutenue et protégée, estime M. Khiari, pour qui il en va également de la sécurité régionale.
« La Syrie est à la croisée des chemins », a-t-il insisté. « Elle mérite une chance de poursuivre une transition politique inclusive, où le peuple syrien pourra surmonter le conflit, relancer son économie, réaliser ses aspirations légitimes et contribuer à la stabilité régionale ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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