De retour d’une visite à Port-au-Prince, le porte-parole de l’agence, James Elder, témoigne de ce qu’il a vécu dans la capitale haïtienne.

Des abus ahurissants

« En Haïti, les violences sexuelles à l’encontre des enfants ont connu une hausse démesurée de 1.000 %, transformant leur corps en champ de bataille. Une multiplication par 10, entre 2023 et 2024, qui intervient alors que les groupes armés infligent des horreurs inimaginables aux enfants.

Il est presque tout aussi stupéfiant de constater à quel point ces statistiques macabres n’ont pas fait l’objet d’une couverture médiatique. Alors, si les chiffres ont perdu leur sens, peut-être que les enfants qui vivent cette horreur eux compteront.

Roseline* a 16 ans. À la fin de l’année dernière, elle a quitté la maison de son amie pour aller au magasin et a été enlevée par des hommes armés.

Elle a été placée dans une camionnette avec d’autres jeunes filles et emmenée dans un entrepôt. Là, elle a été violemment battue. Elle a ensuite été droguée et, pendant ce qu’elle pense être un mois, elle a été violée sans relâche.

Lorsque le groupe armé s’est rendu compte que Roseline n’avait personne pour payer la rançon de son enlèvement, elle a été libérée. Elle se trouve actuellement dans un refuge soutenu par l’UNICEF avec plus d’une douzaine d’autres filles, qui reçoivent toutes des soins.

Des jeunes femmes soutenues par le projet « Espas mwen », qui soutient les femmes et les filles contre la violence liée au sexe, lancé par l’UNICEF sur le site de déplacement de l’école Jean Marie Césard, à Port-au-Prince.

Une insécurité stupéfiante

Des groupes armés contrôlent aujourd’hui 85 % de Port-au-Prince. Permettez-moi de le répéter. 85 % de la capitale d’Haïti est sous le contrôle de groupes armés, un taux d’insécurité stupéfiant dans une capitale.

Rien que l’année dernière, le recrutement d’enfants dans les groupes armés a fait un bond de 70 %. À l’heure actuelle, près de la moitié des membres des groupes armés sont des enfants, dont certains n’ont que huit ans.

Nombre d’entre eux sont enrôlés de force. D’autres sont manipulés ou poussés par l’extrême pauvreté. C’est un cycle mortel. Les enfants sont recrutés par des groupes qui alimentent leur propre souffrance.

En Haïti, la souffrance est immense : 1,2 million d’enfants vivent sous la menace constante de la violence armée.

© UNICEF/Maxime Le Lijour

Une femme collecte des articles de secours distribués par l’UNICEF.

L’effondrement des services essentiels

Les services essentiels se sont effondrés. Les hôpitaux sont débordés. Plus de la moitié des centres de santé d’Haïti ne disposent pas des équipements et des médicaments nécessaires pour traiter les enfants en situation d’urgence.

Les terrains de jeux, les écoles et les maisons se sont transformés en champs de bataille, obligeant de nombreuses familles à fuir. Plus de 500.000 enfants ont été déplacés. On estime que trois millions d’entre eux auront besoin d’une aide humanitaire d’urgence cette année.

Et l’éducation ? Plus de 300.000 enfants ont vu leur éducation perturbée en raison des déplacements de population récurrents et des fermetures d’écoles.

Et comme nous l’avons dit, les violences sexuelles sont monnaie courante. L’horreur d’une agression contre un enfant est évidente. Une multiplication par 10 anéantit. La douleur ne s’arrête évidemment pas au survivant – elle se propage dans les familles, brise les communautés et marque la société dans son ensemble.
 

Un U-reporter fait une présentation sur les bonnes pratiques d’hygiène et la prévention du choléra.

Faire participer les communautés par l’intermédiaire de jeunes reporters

Pourtant, les Haïtiens refusent de baisser les bras face à la crise.

Prenons un exemple : les 135.000 « U-reporters » de l’UNICEF dans le pays.

Ces jeunes gens incarnent l’engagement des Haïtiens de tous les jours, apportant leur énergie et leur dévouement pour aider ceux qui en ont le plus besoin.

En Haïti, au cours d’un seul mois de 2024, les efforts des U-reporters ont permis d’identifier et d’orienter les cas de malnutrition, de sous-vaccination et d’apporter un soutien essentiel aux femmes enceintes dans les sites déplacés et les communautés d’accueil.

Des programmes sous-financés

Les progrès d’Haïti commencent avec ses enfants.

Avec des partenaires incroyables, l’UNICEF a créé 32 espaces sécurisés mobiles pour prévenir et répondre à la violence sexiste, déployé plus de 380 professionnels de la santé dans 105 institutions, distribué de l’argent liquide à près de 30 000 familles et traité plus de 80.000 enfants contre l’émaciation modérée et sévère.

Les programmes qui répondent aux besoins des enfants peuvent interrompre les cycles de violence et réduire le risque qu’ils deviennent des auteurs ou des victimes.

Malgré cela, l’appel de fonds d’urgence de l’UNICEF Haïti pour 2024, d’un montant de 221,4 millions de dollars, a été sous-financé à 72 %.

Cela contraste fortement avec le besoin urgent d’éducation, de protection et d’opportunités de développement pour empêcher les enfants d’être entraînés dans la violence. Sans ces efforts, la violence continuera à consumer les générations futures ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).

To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).

Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.