Parmi eux, Doaa Al Zamel, une jeune syrienne accompagnée de son fiancé, entreprend pour la troisième fois de joindre l’Europe. Les premières tentatives se sont soldées par des échecs et deux séjours en prison. Mais le couple est prêt à tout pour la promesse d’une vie meilleure.
Leur périple a commencé en Egypte, où Doaa a trouvé refuge trois ans auparavant, après avoir quitté son pays d’origine ravagé par des années de guerre civile. À Alexandrie, ils ont payé une grosse somme d’argent à des passeurs afin de pouvoir embarquer, avant d’être charriés d’un bateau à un autre en pleine mer Méditerranée.
Les heures s’écoulent et Doaa attend avec impatience la fin de la traversée.
Soudain, un second bateau sorti de nul part passe à l’abordage. Les assaillants ont des airs de pirates, se remémore la jeune femme dans un entretien récent avec ONU Info.
« Ils ont coulé notre bateau et se sont enfuis en riant », confie-t-elle. « Leurs rires résonnent encore aujourd’hui dans ma tête ».
Doaa, qui ne sait pas nager, se retrouve à la mer, une bouée autour de la taille. Elle serre contre sa poitrine deux petites filles que leurs familles ont à peine eu le temps de lui confier avant de disparaître à jamais dans les eaux nocturnes.
La plupart des 500 passagers, son fiancé y compris, subissent le même sort.
Pendant quatre jours, Doaa et les deux enfants dérivent entre la vie et la mort, avec pour seule protection le Coran, que la jeune femme récite en continu comme un mantra.
« Il faisait froid et il y avait des cadavres autour de moi », dit-elle. « La seule lumière visible était celle des étoiles dans le ciel ».
La jeune syrienne est persuadée que la fin est proche, si ce n’est par noyade, par manque de nourriture ou bien déchiquetée entre les mâchoires d’un requin.
Alors que tout espoir semble perdu, le quatrième jour, un miracle se produit. Doaa et une poignée d’autres survivants du naufrage sont secourus par un navire marchand, qui les achemine vers la Grèce.
Les deux petites filles qu’elle n’a eu de cesse de tenir dans ses bras durant tout ce temps sont également vivantes. L’une d’entre elles, un bébé de neuf mois du nom de Malak, trouvera tragiquement la mort quelques heures après avoir été secourue.
Un manque d’options
« Après avoir été sauvée et emmenée en Europe, j’ai entendu dire que de nombreuses personnes, y compris des proches, souhaitaient faire le même voyage. Je n’étais pas d’accord avec cela, mais je comprenais leurs raisons. Ils sont obligés de le faire parce qu’il n’y a pas d’autres options.
J’ai dû faire ce voyage dangereux pour ma famille. Je voulais qu’ils vivent dans des conditions meilleures et plus sûres. Je voulais que mes jeunes frères et sœurs étudient et vivent en sécurité, loin des conditions difficiles que nous connaissions en Égypte, où la vie était difficile et où nous n’avions pas beaucoup d’opportunités.
Nous avons pu apprendre le suédois et j’étudie maintenant l’anglais. J’ai travaillé comme assistante d’enseignant pendant six ans et mon petit frère est sur le point de commencer ses études universitaires. J’ai eu de très bonnes expériences et j’ai travaillé avec des personnes bienveillantes qui aiment les Syriens.
Actuellement, je participe à des conférences avec plusieurs organisations affiliées à des universités, des écoles ou des agences bénévoles. J’y parle de motivation personnelle et de la façon dont on doit surmonter les difficultés après avoir traversé une épreuve difficile. Je parle des réfugiés syriens et des droits des réfugiés.
« Les Syriens méritent de vivre en sécurité et de réaliser leurs rêves »
Lorsque j’ai appris la nouvelle [de la chute d’Al-Assad], c’était comme un rêve pour moi et pour les nombreux Syriens qui ont souffert. J’ai pleuré de toutes mes larmes. C’était un sentiment indescriptible, comme dans un rêve.
Je veux parler de la douleur et des voix des mères qui ont perdu leurs enfants à cause de la tyrannie de Bachar Al-Assad.
Après la libération, il est nécessaire d’imaginer un avenir plein d’opportunités, de changements positifs, de paix et de sécurité, car tous les Syriens méritent de vivre en liberté.
La Syrie a besoin de beaucoup d’aide pour se reconstruire et effacer les destructions. Que je reste ici, en Suède, ou que je revienne, je veux contribuer à sa reconstruction afin que nous puissions tous vivre en paix et en sécurité.
Les Syriens méritent de vivre en sécurité et de réaliser leurs rêves. Nous pouvons tous contribuer d’une manière ou d’une autre, en soutenant la communauté, en participant à des projets de développement et en sensibilisant les gens ».
Extraits de l’entretien d’ONU Info avec Doaa, qui réside désormais en Suède.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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