« Nous continuons de documenter de graves abus à l’encontre du personnel militaire, notamment des exécutions, des tortures, des violences sexuelles et d’autres actes inhumains et dégradants », a affirmé la Cheffe de la Mission, Danielle Bell.
Depuis août 2024, la Mission indique avoir enregistré un « pic alarmant » dans les exécutions signalées de soldats ukrainiens capturés par les forces armées russes. Elle fait état d’allégations crédibles de 81 soldats ukrainiens exécutés au cours de cette période.
Les prisonniers de guerre ukrainiens ont été soumis à « des actes de torture généralisés et systématiques », y compris des violences sexuelles. Près de 95 % des prisonniers de guerre ukrainiens libérés interrogés par la Mission ont fait état d’actes de torture ou de mauvais traitements au cours des interrogatoires et pendant toute la durée de leur captivité en Russie.
Plus de 12.600 civils tués
Dans le même temps, la moitié des prisonniers de guerre russes interrogés par les équipes de l’ONU ont décrit des mauvais traitements, principalement au cours des premières étapes de la captivité, avant d’atteindre les lieux d’internement.
Par ailleurs, plus de 12.654 civils ont été tués et plus de 29.000 blessés depuis le 24 février 2022. Plus de 80 % des victimes se sont produites dans le territoire contrôlé par le gouvernement ukrainien, et 15 % dans le territoire occupé par la Fédération de Russie.
Les pertes civiles ont ainsi augmenté de 30 % en 2024 par rapport à 2023, les hostilités s’étant à nouveau intensifiées sur la ligne de front, et la Russie ayant accru son utilisation de bombes aériennes, de drones à courte portée, de missiles à longue portée et de munitions de flânerie.
Des besoins humanitaires toujours criants
Sur le plan humanitaire, les besoins restent criants. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONIU (OCHA), chaque jour, des civils sont tués et blessés, des maisons et des écoles sont détruites et des moyens de subsistance sont anéantis.
Les régions de la ligne de front restent les plus dangereuses d’Ukraine, où les civils sont confrontés à des bombardements quasi-quotidiens, à des pénuries alimentaires et à un manque criant d’accès aux soins de santé et aux services essentiels.
Cet « anniversaire de la guerre totale de la Fédération de Russie contre l’Ukraine est une étape sombre », a déclaré lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève, Matthias Schmale, Coordinateur résident et humanitaire des Nations Unies en Ukraine.
« Il rappelle brutalement que depuis trois ans, les civils ukrainiens subissent des attaques continues, des déplacements et des difficultés, qui s’ajoutent aux défis rencontrés depuis le début des hostilités en 2014 ».
De l’aide alimentaire est livrée en Ukraine.
Aggravation de la situation dans les zones de la ligne de front
Dans ce climat d’hostilités, c’est surtout l’hiver qui rend « tout plus dangereux ». Les attaques contre les infrastructures énergétiques risquent de priver les hôpitaux et les foyers d’électricité et de chauffage pendant les mois les plus froids de l’année.
Pour les humanitaires, la priorité est donc de gérer les évacuations des zones de première ligne. La majorité des personnes qui restent dans ces régions sont des personnes âgées et des personnes handicapées qui sont particulièrement vulnérables.
D’une manière générale, la situation humanitaire s’aggrave, en particulier dans les zones de la ligne de front. « Lorsque les communautés de la ligne de front sont attaquées, les civils fuient avec peu d’avertissement, laissant souvent tout derrière eux », a ajouté M. Schmale.
A noter que 36 % de la population ukrainienne, soit près de 13 millions de personnes, auront besoin d’une aide humanitaire en 2025. L’ONU est en quête de 2,6 milliards de dollars pour venir en aide à 6 millions d’Ukrainiens – en leur fournissant de la nourriture, des soins médicaux, des abris et une protection.
Des dizaines de milliers de civils continuent de fuir
L’Ukraine reste « la plus grande crise de déplacement en Europe » depuis la Seconde Guerre mondiale. Plus de 10 millions de personnes restent déracinées dont 3,7 millions de personnes déplacées internes.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) rappelle que des dizaines de milliers de personnes continuent de quitter leur maison chaque mois pour fuir les zones de front, principalement dans l’est et le nord-est de l’Ukraine.
Dans le même temps, environ 4,2 millions de personnes sont rentrées chez elles après avoir été déplacées, un quart d’entre elles ayant déclaré être rentrées de l’étranger. Par rapport aux personnes non déplacées, les rapatriés sont plus susceptibles de dépenser leurs économies, d’accepter des emplois mal rémunérés et de vendre leurs biens pour répondre à leurs besoins fondamentaux.
Près d’un tiers de la population ukrainienne a besoin d’une aide humanitaire, et les personnes déplacées à l’intérieur du pays et les rapatriés sont parmi les plus vulnérables. L’OIM lance un appel de 255 millions de dollars pour ses opérations en 2025.
Un enfant sur cinq en Ukraine a perdu un parent ou un ami
Un enfant sur cinq en Ukraine a déclaré avoir perdu un parent proche ou un ami depuis l’escalade de la guerre il y a trois ans, selon les données d’une enquête publiées vendredi par l’UNICEF.
La troisième année de guerre à grande échelle en Ukraine a été encore plus meurtrière pour les enfants que l’année précédente. Le nombre d’enfants victimes en 2024 a augmenté de plus de 50 % par rapport à 2023. Plus de 2 520 enfants ont été tués ou blessés depuis février 2022. Le nombre réel est probablement beaucoup plus élevé, car ces chiffres ne tiennent compte que des enfants victimes vérifiés par l’ONU.
« Pendant trop longtemps, la mort et la destruction sont restées une constante dans la vie des enfants en Ukraine », a déclaré la Directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell. « Ce niveau de violence provoque une peur et une souffrance immenses et perturbe tous les aspects de la vie d’un enfant ».
L’adolescence est également une période particulièrement difficile pour les enfants en Ukraine. Près d’un tiers des adolescents ont déclaré se sentir si tristes ou désespérés qu’ils ont cessé leurs activités habituelles. Ces sentiments sont plus fréquents chez les filles.
Des heures à s’abriter dans des sous-sols
Les problèmes de santé mentale des enfants et des jeunes en Ukraine s’aggravent en raison de l’isolement. De nombreux enfants passent des heures à s’abriter dans des sous-sols, manquant ainsi d’occasions de se socialiser et d’apprendre.
La guerre impacte également l’éducation des enfants. Plus de 1.600 établissements d’enseignement et près de 790 établissements de santé ont été endommagés ou détruits au cours des trois dernières années. Près de 40 % des enfants étudient uniquement en ligne ou en combinant des cours en personne et à distance.
Plus largement, les expériences vécues au cours des trois premières années de la vie influencent la santé et l’apprentissage des enfants tout au long de leur vie. Pourtant, en Ukraine, les enfants de trois ans n’ont connu que la guerre. Les parents déclarent se sentir physiquement et émotionnellement épuisés, ce qui a un impact sur la vie familiale. Les services essentiels dont dépendent les jeunes enfants et leurs parents ont également été perturbés par la guerre.
Près de 2.200 attaques contre des centres de soin
Depuis le début de la guerre, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a comptabilisé plus de 2.209 attaques contre des établissements de santé ou des ambulances. En début de semaine, une attaque nocturne à Odessa a endommagé la plus grande clinique pour enfants de la région, interrompant des services vitaux.
« Il ne s’agit pas seulement de bâtiments ; il s’agit de vies bouleversées, de soins refusés, d’avenirs mis en suspens. Il s’agit aussi de l’immense pression qui pèse sur le personnel de santé, épuisé mais travaillant héroïquement 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 », a déclaré le Dr Jarno Habicht, Représentant de l’OMS en Ukraine.
En outre, les disparités régionales persistent dans le domaine de la santé publique. Selon l’OMS, les zones les plus vulnérables et les zones touchées par les conflits sont confrontées à des difficultés plus importantes en raison des problèmes de sécurité et du coût plus élevé des médicaments et des services.
Par ailleurs, une dernière évaluation des besoins de santé de l’OMS, 25 % des personnes interrogées estiment que leur accès aux services médicaux s’est dégradé par rapport à la période précédant le 24 février 2022. Plus de 80 % ont éprouvé des difficultés à se procurer des médicaments, principalement en raison de l’augmentation des prix, et 35 % de la population reportent les soins.
Le gel de l’aide américaine menace la lutte contre le VIH/sida
De son côté, l’ONUSIDA rappelle que l’accès aux services de lutte contre le VIH étant entièrement tributaires d’une aide extérieure et d’un soutien humanitaire de plus en plus instables, l’incertitude quant à la continuité du financement américain a encore aggravé la situation déjà désastreuse de l’Ukraine.
En janvier, la nouvelle administration américaine a gelé toute l’aide étrangère pour une période de 90 jours. Une dérogation permettant de fournir des services vitaux a ensuite été accordée, autorisant le soutien de certains services de lutte contre le VIH.
L’ONUSIDA et ses partenaires estiment que plus de 92.000 Ukrainiens pourraient voir leur traitement interrompu si le financement américain était entièrement supprimé – soit 78 % de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH sous traitement. En outre, les stocks de traitements vitaux et de médicaments de prévention du VIH sont faibles, les personnes ne recevant que trois mois ou six mois d’approvisionnement en médicaments.
Le Plan présidentiel d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) a contribué à plus de 15 millions de dollars à la riposte au VIH en 2023 et 2024. Cette somme comprend 11 millions de dollars pour la thérapie antirétrovirale et 2 millions de dollars pour divers types de kits de test rapide, tandis que le reste a été utilisé pour les dépenses de laboratoire.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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