Tandis que les enfants et les familles affrontent leur troisième hiver dans des conditions difficiles, les derniers rapports vérifiés disponibles montrent qu’au moins 659 enfants ont été tués et 1.747 enfants blessés depuis le début de l’invasion russe de grande ampleur en Ukraine, soit au moins 16 enfants tués ou blessés chaque semaine.

Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), des millions d’enfants continuent de voir leur vie bouleversée par les attaques en cours.

La semaine dernière, une mère et ses trois enfants, dont le plus jeune n’avait que deux mois, ont été tués lors d’une frappe qui a touché un immeuble résidentiel dans la ville de Kryvyi Rih, au centre de l’Ukraine. Les enfants de la région du Donbass, dans l’est du pays, sont confrontés à plus de dix ans de conflit.

« Le tribut payé par les enfants est stupéfiant et inacceptable », a déclaré dans un communiqué la Directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell. « Des enfants ont été tués dans leur lit, dans des hôpitaux et sur des terrains de jeu, laissant des familles dévastées par la perte de jeunes vies ou par des blessures qui ont bouleversé leur existence ».

Ces derniers développements surviennent alors que des rapports des médias indiquent que le Président américain Joe Biden a autorisé l’Ukraine à utiliser des missiles à longue portée, qui peuvent atteindre une cible à près de 300 kilomètres en Russie. L’objectif est de repousser la contre-attaque russe dans la région de Koursk, conquise par Kyïv en août dernier.

© UNOCHA/Oleksii Holenkov

Des villes dans toute l’Ukraine ont été endommagées par la guerre.

Attaques contre les infrastructures énergétiques

Les enfants subissent des hostilités incessantes, des déplacements prolongés et de graves pénuries de ressources essentielles, notamment d’eau potable, d’électricité et d’autres produits de première nécessité. L’escalade des attaques sur le territoire ukrainien a fortement augmenté le nombre de victimes civiles et les dommages causés aux infrastructures depuis juillet de cette année.

Depuis août 2024, quelque 170.000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers dans l’est du pays, dont beaucoup ont été évacuées des zones où les combats sont intenses, rejoignant ainsi les quelque 3,6 millions de personnes toujours déplacées en Ukraine et les plus de 6,75 millions qui ont cherché refuge à l’extérieur du pays. En Europe, neuf réfugiés ukrainiens sur dix sont des femmes et des enfants.

Les attaques ont également gravement perturbé les services d’eau, de chauffage et d’électricité. Entre le 22 mars et le 31 août 2024, les attaques contre les infrastructures énergétiques en Ukraine ont détruit neuf gigawatts de capacité de production d’électricité. Cela équivaut à la moitié des besoins de l’Ukraine pendant les mois d’hiver.

Six heures par jour dans des sous-sols

Dans les régions de la ligne de front, près de trois millions de personnes ont un besoin urgent de chaleur, d’eau potable et de soins de santé, alors que les écoles et les hôpitaux continuent d’être pris pour cible. « Des millions d’enfants vivent dans une peur constante, beaucoup d’entre eux passant l’équivalent de six heures par jour à s’abriter dans des sous-sols sous les sirènes d’alerte aérienne », a ajouté Mme Russell.

Environ 1,7 million d’enfants sont privés d’eau potable et 3,4 millions n’ont pas accès à des installations sanitaires centralisées, ce qui accroît le risque de maladie dans un contexte de chute des températures. Au cours des mille derniers jours, près de 1.500 établissements d’enseignement et 662 établissements de santé ont été endommagés ou détruits, selon les données des Nations Unies.

Malgré les défis considérables, l’UNICEF et ses partenaires restent déterminés sur le terrain, fournissant des soins de santé d’urgence, un soutien psychosocial, une éducation et des services essentiels à ceux qui en ont le plus besoin. En 2024, l’appel humanitaire de l’UNICEF de 633,6 millions de dollars pour les enfants à l’intérieur du pays et ceux qui vivent en tant que réfugiés dans les pays voisins reste sous-financé à hauteur de 30 %.

Les femmes ukrainiennes et la réponse humanitaire

Alors que l’invasion de l’Ukraine par la Russie entre aujourd’hui dans son millième jour, les civils, les femmes et les jeunes filles d’Ukraine subissent des attaques mortelles intensifiées dans les grandes villes, dans un contexte d’urgence humanitaire croissante et de crise énergétique redoutée.

Au cours des deux derniers mois, des dizaines de milliers de femmes et de jeunes filles ont été contraintes de fuir les zones de front. Elles constituent la majorité des 4,6 millions de personnes déplacées à l’intérieur de l’Ukraine et de celles qui cherchent refuge à l’étranger.

Sur les 14,6 millions de personnes qui auront besoin d’une aide humanitaire en 2024, 8 millions sont des femmes et des filles, selon ONU Femmes. « Il est alarmant de constater qu’environ 2,5 millions de personnes, principalement des femmes et des filles, ont besoin d’une aide urgente pour lutter contre la violence sexiste, y compris la violence sexuelle ».

Cependant, de nombreux cas ne sont pas signalés en raison de la stigmatisation omniprésente et de l’accès limité aux soins de santé et aux services d’aide essentiels, qui sont eux-mêmes détruits.

« En Ukraine, les femmes dirigent la réponse humanitaire et planifient la reprise. Mais leur nombre aux postes de décision du gouvernement reste inférieur à la moyenne mondiale, et une femme sur deux ne travaille pas. Alors même que les attaques russes s’aggravent, il existe des possibilités de soutenir l’autonomisation des femmes dans la vie politique et économique », a affirmé Sabine Freizer Gunes, Représentante d’ONU Femmes en Ukraine.

Le patrimoine de la ville d’Odessa, en Ukraine, a été affecté par la guerre (photo d’archives).

Frappes au cœur du site du patrimoine mondial d’Odessa

Sur un autre plan, l’UNESCO a condamné les frappes qui ont touché plusieurs bâtiments historiques et des établissements scolaires au cœur du centre historique d’Odessa et a déployé une mission d’experts sur place dès samedi.

Dans la nuit du jeudi 14 au vendredi 15 novembre, une attaque russe de grande ampleur a visé le centre historique d’Odessa, un site protégé depuis janvier 2023 au titre de la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le bilan préliminaire fait état de dommages sur une vingtaine de bâtiments, parmi lesquels des bâtiments historiques et religieux, et certains à vocation éducative.

La Représentante de l’UNESCO en Ukraine s’est entretenue vendredi après-midi avec les représentants de la mairie d’Odessa et une mission d’experts de l’Organisation s’est rendue sur place dès samedi pour soutenir l’évaluation des dommages et préparer la mise en sécurité des bâtiments.

Une fois encore, l’UNESCO appelle à cesser toute attaque à l’encontre des biens culturels protégés dans le cadre d’instruments normatifs internationaux largement ratifiés.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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