Viser les étoiles : « Nous connaissons les réponses » pour soutenir les femmes dans les sciences

« Malgré les progrès accomplis, les femmes ne représentent toujours qu’un tiers de la communauté scientifique mondiale et elles se heurtent à des obstacles considérables en matière de financement, de publication et de leadership dans le domaine des STIM », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science, célébrée le 11 février.

Malgré les progrès accomplis, les femmes ne représentent toujours qu’un tiers de la communauté scientifique mondiale et elles se heurtent à des obstacles considérables

Alors que le monde célèbre le 10e anniversaire de cette Journée internationale, l’élimination de ces obstacles est plus urgente que jamais.

Le thème de cette année, « À la découverte des carrières STIM : la voix des femmes en science », souligne l’importance de l’autonomisation et de l’égalité d’accès aux opportunités pour les femmes.

L’éducation est clé

Alors que l’éducation est essentielle pour parvenir à l’égalité des sexes dans les STIM, 122 millions de filles dans le monde ne sont actuellement pas scolarisées, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).

Même celles qui reçoivent une éducation formelle sont souvent découragées de poursuivre une carrière scientifique par les stéréotypes de genre et les attentes de la société.

Lors de la célébration de la journée, mardi, le Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, Philémon Yang, a souligné la nécessité d’agir afin que les femmes et les filles puissent avoir les compétences nécessaires « pour saisir les opportunités offertes par les technologies émergentes qui remodèlent l’économie », telles l’intelligence artificielle et d’autres. 

M. Yang a souligné que les progrès ont stagné au cours de la dernière décennie, avec seulement 15 % des jeunes femmes diplômées choisissant des disciplines STIM, contre 35 % de leurs pairs masculins.

Surmonter les obstacles

Le manque de participation des femmes, en particulier dans le domaine de l’intelligence artificielle, donne lieu à des technologies biaisées et renforce l’inégalité, a expliqué M. Guterres.

En outre, une plus grande diversité dans les STIM permettrait non seulement de créer des systèmes plus équitables, mais aussi de stimuler la croissance économique.

Le Forum économique mondial estime que doubler le nombre de femmes dans la main-d’œuvre technologique d’ici 2027 pourrait ajouter 600 milliards d’euros à l’économie mondiale.

Pour relever ces défis, l’UNESCO et ONU Femmes appellent à une formation des enseignants sensible au genre, à des programmes de mentorat et à un investissement plus important dans l’enseignement des STIM pour les filles.

« Un pas de géant pour l’humanité »

Parmi les temps forts de l’évènement, une table ronde animée par des astronautes au Siège de l’ONU à New York, à laquelle ont participé 16 femmes astronautes, soit près de 20 % de toutes les femmes astronautes dans le monde.

Parmi elles figurait Amanda Nguyen, astronaute et fondatrice de Rise, une organisation de défense des victimes d’agressions sexuelles.

« Les rêves des ‘survivantes’ comptent toujours, même les plus fous, comme celui de voler dans l’espace », a-t-elle déclaré à l’Assemblée générale. Selon l’Institut national de la santé, plus de 50 % des femmes qui travaillent dans le secteur des sciences, de la technologie et de l’ingénierie ont été victimes de harcèlement sexuel.

Les propos de l’astronaute tombent d’autant plus à point nommé, que plus de 50 % des femmes qui travaillent dans le secteur des sciences, de la technologie et de l’ingénierie ont été victimes de harcèlement sexuel, selon l’Institut national de la santé.

Évoquant à son tour son expérience dans l’espace, l’ancienne astronaute Dre Cady Coleman a expliqué que « les seules personnes qui vont vous aider sont celles qui sont à vos côtés », soulignant que la communauté internationale doit agir à l’unisson.

Construire l’avenir

Du changement climatique à la santé publique, l’évènement a servi de vibrant rappel que pour relever les défis mondiaux  il est essentiel que les femmes et les jeunes filles participent pleinement à la science.

Alors que la déclaration et la plateforme d’action de Pékin marquent leur 30e anniversaire, les dirigeants mondiaux sont invités à aller au-delà des engagements symboliques et à prendre des mesures concrètes pour combler le fossé entre les hommes et les femmes dans le domaine des STIM.

« Nous connaissons les solutions », a déclaré M. Yang, appelant à des politiques ciblées et à un investissement soutenu dans l’enseignement des STIM.

« Ne nous contentons pas de marquer ces jalons, honorons-les par des actions », a-t-il conclu.

Le Pacte pour l’avenir, récemment adopté, met l’accent sur la science en tant que moteur de l’égalité entre les hommes et les femmes, et vise à supprimer les obstacles systémiques et à offrir davantage de possibilités aux femmes dans le domaine des STIM.