Lors d’un panel du Conseil des droits de l’homme marquant le 60e anniversaire de l’adoption de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a dénoncé une vague de « récits déshumanisants », qui alimente « la peur et la division ».

« Cette rhétorique toxique est amplifiée par les médias sociaux, de sorte qu’elle se répercute dans le monde en ligne et s’infiltre dans nos vies hors ligne », a affirmé Volker Türk.

Des groupes raciaux désignés comme boucs émissaires

Les personnes d’ascendance africaine, les migrants et les demandeurs d’asile, les Roms, les peuples autochtones et d’autres sont ainsi privés de leurs droits et traités comme des « sous-hommes simplement en raison de leur couleur, de leur ascendance ou de leur origine nationale ou ethnique ».

Le monde doit désormais construire un monde dans lequel la discrimination raciale appartiendra au passé.

Les groupes raciaux et ethniques marginalisés continuent ainsi d’être pris pour cible, « exclus et désignés comme boucs émissaires dans le monde entier ».

« Le racisme structurel et institutionnel les enchaîne au passé et les empêche de s’épanouir dans le présent ou de se projeter dans l’avenir », a ajouté M. Türk. 

Le Haut-commissaire a d’ailleurs rappelé ces études récentes menées en Europe, qui ont mis en évidence « une tendance à l’aggravation du racisme à l’encontre des personnes d’origine africaine, ainsi qu’une discrimination persistante et omniprésente à l’encontre des Roms ».

Dans le même temps, l’usage excessif de la force et les décès de personnes d’ascendance africaine aux mains des forces de l’ordre se poursuivent dans de nombreux pays, dont le Brésil. « Aux États-Unis, entre 2013 et 2023, les noirs non armés risquent presque quatre fois plus d’être tués par la police que les blancs ».

Surmonter des siècles de discrimination

Les femmes appartenant à des groupes raciaux et ethniques marginalisés continuent d’être confrontées à des formes de discrimination croisées qui aggravent leur exclusion et leur isolement. « Par exemple, dans certains pays européens, les femmes noires sont quatre fois plus susceptibles et les femmes asiatiques deux fois plus susceptibles de mourir en couches que les femmes blanches ».

Face à ce racisme, qui « affaiblit, nous divise et nuit à tous, partout », M. Türk exhorte à « surmonter des siècles de discrimination », mais aussi à « s’attaquer aux terribles héritages de l’esclavage et du colonialisme ». Les États sont donc invités à adopter et mettre en œuvre des lois et des politiques antidiscriminatoires globales.

« Nous ne pouvons accepter aucun retour en arrière sur des acquis durement gagnés. Nous ne pouvons pas permettre que les voix qui mettent en lumière le racisme systémique soient réduites au silence », a-t-il fait valoir, relevant que « le racisme est un élément destructeur de notre monde depuis des siècles » et que le monde doit désormais « construire un monde dans lequel la discrimination raciale appartiendra au passé ».

Montée de la rhétorique xénophobe et des préjugés algorithmiques

En écho à ce sombre tableau décrit par le chef des droits de l’homme de l’ONU, le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) s’est inquiété de la résurgence de programmes politiques prônant la supériorité raciale, y compris « les mouvements suprématistes blancs ». Selon le Président du CERD, la rhétorique raciste et xénophobe ne se contente pas de proliférer.

Celle-ci est de plus en plus « approuvée » par certains politiciens et personnalités publiques, tandis que la responsabilité dans les médias sociaux reste faible. Cette tendance alarmante a fini par alimenter « une augmentation des crimes racistes, exacerbant les divisions sociales et la violence ».

En outre, la montée de la rhétorique xénophobe, des discours de haine raciale et de la discrimination numérique, y compris les préjugés algorithmiques, continue de saper les principes d’égalité et de non-discrimination. « Le Comité a également observé un recul alarmant des acquis obtenus de haute lutte, avec la multiplication des attaques contre les activistes et les journalistes qui militent pour la justice raciale », a déclaré Michal Balcerzak.

Pour le CERD, le silence n’est pas une option. 

Le Comité exhorte le Conseil des droits de l’homme à « dénoncer sans équivoque toutes les doctrines de supériorité raciale et veiller à ce que les discours et les crimes de haine ne restent pas impunis ».

Des disparités raciales dans la lutte contre le VIH

Lors des débats, l’ONUSIDA s’est préoccupée des disparités raciales dans la lutte contre le VIH. Selon l’agence onusienne basée à Genève, les populations noires sont près de huit fois plus susceptibles que les populations blanches de contracter le VIH (134) aux Etats-Unis. Les populations noires vivant avec le VIH sont moins susceptibles d’avoir une charge virale supprimée que les populations blanches vivant avec le VIH (61 % contre 71 %).

Par ailleurs, le racisme contribue à la discrimination liée au VIH à laquelle sont confrontés les migrants lorsqu’ils accèdent à la prévention et au traitement du VIH (Lancet).

« Dans de nombreux pays, les personnes en déplacement sont confrontées à la stigmatisation liée au statut migratoire, au racisme, à la discrimination et à des politiques défavorables au sein des systèmes de soins de santé », a déclaré Angeli Achrekar, Directrice exécutive adjointe du service des programmes à l’ONUSIDA.

Alors que les agences humanitaires font face au gel de l’aide américaine, l’agence onusienne pointe du doigt ces inégalités notées dans la lutte contre le VIH.

« En voici un exemple : Bien que des progrès considérables aient été réalisés en Afrique subsaharienne, la moitié des 9,3 millions de personnes vivant avec le VIH n’ont toujours pas accès à un traitement », a fait observer la numéro deux de l’ONUSIDA.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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